Présidentielle : les candidats au défi de la cinquième vague
Alors que l’épidémie repart à la hausse, c’est la question qui se pose dans les partis : comment tenir des meetings qui ne se transforment pas en cluster ?
La question se pose avec d’autant plus d’acuité qu’une série de réunions publiques est prévue en décembre. Le 5 sont organisés les meeting de Jean-Luc Mélenchon et celui d’Eric Zemmour. La semaine suivante, ce sont ceux des Républicains, d’Anne Hidalgo et de Yannick Jadot. À chaque fois, des milliers de personnes sont attendues.
Auparavant, il y aura eu le lancement de "Ensemble citoyens", la structure qui regroupera tous les partis de la majorité. Sur scène lundi 29 novembre, il y aura des responsables importants : le président de l’Assemblée Richard Ferrand, l'ex Premier ministre Edouard Philippe, le patron du MoDem François Bayrou entre autres. Et dans la salle, des ministres, députés, sénateurs, des maires, des militants…
La Maison de la Mutualité qui accueille tout ce beau monde a une capacité de 2 000 personnes. "Il faut que ce soit plein", explique un ministre. Mais il y a un risque, et le même en est conscient : "Que les gens se demandent si c’est bien raisonnable" de rassembler tant de monde alors que l’épidémie repart.
La classe politique affiche une volonté d'exemplarité
La majorité joue de malchance : son Premier ministre vient d’être testé positif, et depuis la question de l’exemplarité du politique se pose. Des photos et vidéos sont relayées sur les réseaux sociaux, de Jean Castex et d’autres responsables peu respectueux des gestes barrières. Il y a un précédent aussi : un meeting des municipales, en mars 2020, où plusieurs élus de droite s’étaient contaminés. "Donc la question des réunions politiques va de nouveau se poser", anticipe un sénateur socialiste.
En réalité, les candidats se la posent déjà : un pass sanitaire était réclamé à l’entrée d’un meeting d’Anne Hidalgo à la Marbrerie le 20 novembre, deux au moins des candidats au Congrès de la droite - Michel Barnier et Valérie Pécresse - le demandent aussi pour leurs réunions publiques.
Il faudra aussi montrer son QR code lundi à la Mutualité. "Si on a le pass sanitaire et qu’on garde le masque à l’intérieur, ça va", se rassure un cadre de la majorité. Sauf qu’il y a un hic : le pass sanitaire "ne peut pas être exigé pour l’accès à des réunions politiques". C’est écrit dans la décision n°2021-828 DC du Conseil constitutionnel, datée du 9 novembre. Le service politique de franceinfo a contacté un constitutionnaliste, plutôt classé à gauche, qui nous a expliqué ce qu’implique cette décision : selon lui, les partis ou les candidats n’ont pas le droit d’empêcher un quidam d’accéder à leur meeting au motif qu’il n’a pas de pass sanitaire.
Cela veut dire que c’est de l'affichage, ce que reconnaît d'ailleurs une figure de la gauche, pour dire : "Je suis responsable et j’organise des réunions sans danger." Sauf que c’est illégal.
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