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Présidentielle : la gauche enterre Christiane Taubira

Les candidats de gauche ne se battent plus pour rallier à eux l'ex-ministre de la Justice.

Article rédigé par franceinfo - Neila Latrous
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Christiane Taubira lors d'un déplacement de campagne à Montreuil (Seine-Saint-Denis) le 9 février 2022 (THOMAS COEX / AFP)

Souvenez-vous des déclarations des uns et des autres sur franceinfo, les coups de fil, les dîners secrets, les mains tendues et les bras ouverts sur l’air d’Embrassons-nous Folleville… C’est du passé.

Alors que Christiane Taubira traverse une passe compliquée, les autres candidats ne semblent plus rêver de son soutien. "On ne passera pas nos journées à lui courir après"n confie un membre de la direction PS. Un proche de Yannick Jadot juge lui que "son ralliement aurait apporté une vraie plus-value si elle était encore en position d’être candidate", jugeant plus qu’incertain désormais que son retrait "apporte encore une dynamique."

Désormais, tous les candidats de gauche considèrent que l’aventure présidentielle est terminée pour Christiane Taubira. Son irruption dans la campagne n’a pas bousculé le rapport de force, les sondages en attestent. Ses principaux soutiens du Parti Radical de gauche lui font défaut. Quant aux parrainages, le compteur reste bloqué sous les 100. Au dernier décompte, mardi 15 février, 73 signatures avaient été validées par le Conseil constitutionnel. "Je ne vois pas comment elle peut arriver aux 500 avant le 4 mars", confie un conseiller d’Anne Hidalgo.

"Taubira est amenée à sortir par la toute petite porte", prédit un écologiste. Qui s'attend à un retrait sans consigne de vote : "Elle partira sans faire d’esclandre, mais je pense qu’elle fera une belle déclaration très poétique pour dire j’ai essayé, je n’ai pas réussi..."

Jusqu'au bout ?

Au QG de Christiane Taubira, on réfute tout retrait à venir. Officiellement les équipes vont aller chercher les parrainages "avec les dents". La candidate, elle, est plus ambiguë quand elle dit "ne pas avoir fait le deuil de l’union", ou quand elle appelle à des discussions sans préalable.

En résumé, Taubira ne fait pas du maintien de sa candidature la base des discussions. Mais on voit bien que ses appels sonnent désormais dans le vide, parce que les autres candidats ne la considèrent plus comme centrale pour organiser cette discussion. Elle dit qu’elle ira jusqu’au bout, et il y a cette phrase terrible d’un de ses proches ce mercredi dans Le Parisien / Aujourd’hui en France "Oui, elle ira jusqu’au bout... En tout cas jusqu’au 4 mars, date limite de dépôt des parrainages."

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