Présidentielle 2022 : quel calendrier pour Emmanuel Macron ?
Il est plus que vraisemblable qu’Emmanuel Macron est candidat à sa réélection. Mais quand doit-il le dire officiellement ? La question agite son camp.
Les amis d'Emmanuel Macron le disent sans ciller en privé : "Le président est en campagne permanente, que ce soit à Marseille début septembre ou à Lyon ce lundi." En campagne, mais sans avoir officialisé qu’il est candidat. D’où la question qui occupe les stratèges qui l’entourent : quel est le moment idoine pour sortir de l'ambiguïté ? Ou, reformulé par un conseiller, "quand mettre fin à une certaine forme d'hypocrisie ?"
Deux hypothèses s'offrent à Emmanuel Macron. Soit il fait comme tous les sortants qui briguent un second mandat et se déclare tard, entre mi-février et mars Soit "il fait quelque chose de surprenant", glisse une source de l’exécutif, rappelant qu’Emmanuel Macron, "maître des horloges", aime bien être là où on ne l’attend pas. Hypothèse disruptive : se déclarer avant les fêtes. "Noël, c’est toujours une période où les gens parlent de politique, note un communicant. Est-ce qu’on fait entrer dans l’atmosphère la candidature du président avant ?" L’option a été sur la table.
Selon nos informations, ce n’est pas celle que privilégie aujourd’hui Emmanuel Macron, qui prépare des annonces importantes avant la fin de l’année pour s’inviter à la table des Français à Noël.
Prendre de la hauteur ou prendre des risques ?
Après les fêtes, une date est dans toutes les têtes : celle du 19 janvier. En pleine présidence française de l’Union européenne, Emmanuel Macron prononcera ce jour-là un discours à Strasbourg devant les parlementaires européens. Et devra répondre ensuite à leurs questions. Un conseiller du président a noté qu'"en face, il y aura Jordan Bardella du Rassemblement national, Yannick Jadot pour les Verts, Manuel Bompard, directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon..." Tous sont députés européens. "Donc ça fait entrer un peu en campagne", analyse ce même conseiller. Dès lors, soit Emmanuel Macron prend de la hauteur, refuse d’entrer dans le débat national, et écarte d’emblée la polémique ; soit il rend coup pour coup.
La première option est poussée par ceux qui considèrent que rien ne sert de se presser, puisque le chef de l’Etat reste omniprésent sans avoir à imputer certaines dépenses à son compte de campagne. Emmanuel Macron est sensible à cet argument. Mais d’autres, qui donnent de la voix, rappellent qu’il a manqué quinze jours de campagne à Nicolas Sarkozy en 2012… "Mon intuition, insiste un conseiller, c’est qu’il faut toujours prendre des risques. Gérer son avance, en politique, ça n’existe pas." "Si vous êtes stable, les gens vont vers ceux qui bougent", analyse le même. D’où l’intérêt de bouger rapidement.
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