Présidentielle 2022 : le Parti communiste a son candidat (et quelques doutes)
Plus de 82% des adhérents ont voté dimanche en faveur de la candidature du secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, à l'élection présidentielle.
Fabien Roussel est officiellement candidat du Parti communiste à la présidentielle de l’année prochaine (avec 82% des suffrages). Une candidature validée par les adhérents dimanche soir mais qui doit faire face à des vents contraires. Première embûche pour le candidat communiste : son potentiel dans les sondages de premier tour : entre 1 et 3% d’intentions de vote selon les enquêtes les plus récentes. "On est parti pour faire autant que Jean Lassalle" grince un élu communiste. Une candidature solitaire qui ne fait pas recette, on le comprend, jusque dans le camp de Fabien Roussel, et un PCF fracturé en deux, entre une ligne qui défend l’importance d’une candidature communiste – une logique "identitaire" disent certains – et une autre favorable à une union derrière Jean-Luc Mélenchon, comme ça avait été le cas en 2012 et en 2017.
Difficile de savoir à ce stade quelle ligne va l’emporter, mais les opposants à une candidature communiste comptent bien peser de tout leur poids : en fin de semaine, le maire de La Courneuve a par exemple déploré une une candidature "suicidaire" dans Le Parisien/Aujourd’hui en France. En privé, certains comptent aussi sur les régionales pour pousser une alliance avec les Insoumis, "si les listes de rassemblement de la gauche sont un échec, ça tuera l’idée de rassemblement à tout prix" explique un élu. L’idée, c’est que si ce type d’alliance ne fonctionne pas, Jean-Luc Mélenchon en ressortira renforcé, lui qu’on sait récalcitrant à une grande union de la gauche. Une raison supplémentaire de s’allier avec lui.
Les législatives en toile de fond
Enfin dernier argument : les législatives. Les communistes comptent aujourd’hui 16 députés : "Si vous faites 1% à la présidentielle, vous êtes mal barré pour être réélu" grince un de ces élus qui assure ne pas être le seul à se faire du souci. Lui n’hésitera pas à "prendre son indépendance" si Fabien Roussel maintient sa candidature. D’autant que les Insoumis leur font de l’œil, et se disent prêts à négocier pour un accord en vue des législatives.
Car même si le score prévisible des communistes à la présidentielle n’est pas très élevé, la question pour Jean-Luc Mélenchon est d’abord symbolique. Face à une gauche éclatée, autant apparaître comme celui qui unifie, même un tout petit peu. Le leader des Insoumis le sait : une candidature communiste solitaire rendrait la sienne tout aussi solitaire et risquerait de le fragiliser à gauche.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.