Pourquoi Marine Le Pen redevient la cible des Marcheurs
Impossible d’y échapper depuis une semaine, les ténors de la majorité se déploient, partout, pour attaquer la candidate du Rassemblement national. Et cela ne doit rien au hasard.
Ces jours-ci, Marine Le Pen est la cible privilégiée des soutiens d'Emmanuel Macron. "Ennemie de la République" pour Christophe Castaner, le patron des députés d’En Marche, "menteuse incompétente" aux yeux du ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, "Marine Le Pen est dangereuse pour notre pays", martèle Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement.
Ces attaques coordonnées ne doivent rien au hasard. Il y a le feu en Macronie ! L’étincelle, ce sont deux sondages parus dans la presse. L’un dans Le Figaro : 70% des Français ne souhaitent pas revivre un second tour Emmanuel Macron / Marine Le Pen. L’autre dans L'Opinion, qui prédit que si l’affiche se présente à nouveau, Emmanuel Macron l’emportera de justesse, avec 52% des voix seulement.
Certes, la méthodologie du sondage pose question, et le second tour, prévu dans quinze mois, est encore très loin. Et pourtant, ces deux enquêtes affolent l’Elysée : à 52%, la victoire est étriquée donc incertaine. Et Emmanuel Macron n’apparaît plus comme le mieux placé pour éviter une Marine Le Pen à l’Elysée.
La crainte du prochain sondage
L'analyse est partagée tant du côté d'En Marche, que chez Les Républicains, Europe Ecologie-Les Verts, et par Marine Le Pen elle-même ! La suite ? "En toute logique, explique un stratège, un sondage posera cette question : qui est le mieux placé pour faire barrage au Rassemblement national ?"
Si les Français ne répondent pas massivement "Emmanuel Macron", alors toutes les cartes sont rebattues pour 2022. "Celui qui apparaîtra comme le meilleur rempart à Le Pen s’envolera dans les intentions de vote", théorise un proche de Xavier Bertrand.
"Le président sera en chute libre dans les sondages et les courbes s'inverseront", prédit un autre. Auquel cas la capacité même d’Emmanuel Macron de se représenter sera questionnée. "D'où l'agitation du côté d'Edouard Philippe", glisse en privé Marine Le Pen.
Ce scénario, Emmanuel Macron veut l’éviter. Il faut donc faire du bruit et taper fort pour saturer les fréquences médiatiques. Ne laisser aucun espace pour que d'autres voix ou d'autres candidats lui ravissent la place de rempart anti-Le Pen. Et précipitent sa chute dans les enquêtes d'opinion.
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