Noms d’oiseaux, manigances et jalousie : la réunion de la direction de LREM tourne à la foire d’empoigne
Manigance et jalousie pour les uns, procédés staliniens pour les autres, lundi la réunion du bureau exécutif de La République en marche a révélé les tensions qui règnent au sein du parti.
Entre règlement de compte et thérapie collective, la réunion de la direction d’En Marche lundi 21 septembre au soir a tourné à la foire d’empoignes. "Ce n’était pas un beau spectacle", reconnaît un membre de la direction. Trois heures de bureau exécutif, où des noms d’oiseaux ont fusé. Manigance et jalousie pour les uns, procédés staliniens pour les autres... Tous ces mots ont été prononcés lundi lors d'un bureau exécutif de La République en marche qui s'est tenu quelques heures après la démission de son numéro deux, Pierre Person.
En début de réunion, un député a même balancé à un ministre : "J'espère que tu seras plus convaincant ce soir que sur la 5G." Bonne ambiance... C'est de la réorganisation du parti d’Emmanuel Macron qu'il sagit : les instances dirigeantes devaient être renouvelées dans deux mois, en novembre.
Le parti est en lambeaux
Une partie d’En Marche y voyait l’occasion de redonner un coup de peps au mouvement : nouvelles têtes, nouvelles idées, une ligne politique plus claire. Et pourquoi pas en profiter aussi pour déloger Stanislas Guérini, délégué général d’En Marche, accusé d’avoir atrophié le parti. Sauf que ce dernier a décidé de repousser le renouvellement des instances à juin prochain. Un déni de démocratie pour les uns, "digne de Staline" pour une députée. Trois élus ont annoncé qu'ils ne viendront plus au bureau exécutif. Le camp de Stanislas Guérini dénonce une faute politique.
La réunion s'est finie un peu après 22 heures, après avoir acté le report de l'élection interne. Mais le parti est en lambeaux. Et ce n’est pas la fin des ennuis pour autant : cette réunion n’a pas été suivie que par les marcheurs ou les journalistes politiques, mais aussi par le Modem, Agir, le Parti radical… Toutes ces formations avec lesquelles Emmanuel Macron souhaite fonder une grande coalition. Dès hier soir, dans ces partis, on riait sous cape des divisions d’En Marche étalées à ciel ouvert, sur les réseaux sociaux. "On dirait les plus belles heures de l’UMP", confie un centriste. "On s’est tiré une balle dans le pied vis-à-vis de nos partenaires", reconnaît un conseiller de Stanislas Guérini.
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