Cet article date de plus de quatre ans.

Néonicotinoïdes : pourquoi le gouvernement ne craint pas la fronde

Certains députés de la majorité ont annoncé qu'ils voteront contre le projet de loi qui réautorise les néonicotinoïdes. Mais l'exécutif reste confiant et pense que le texte sera adopté.

Article rédigé par franceinfo - Neïla Latrous
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le vote solennel doit avoir lieu le 6 octobre, après les questions au gouvernement.  (THOMAS PADILLA / MAXPPP)

Les députés ont déjà voté une disposition clé sur le retour des néonicotinoïdes, un vote solennel doit avoir lieu mardi 6 octobre. Ces pesticides qui sont interdits depuis une loi de 2016, mais que le gouvernement veut ré-autoriser, de manière dérogatoire, et pour trois ans pour lutter contre la prolifération d’un puceron qui ravage les plants de betterave, et menace la filière du sucre.

Une partie de l’opposition, plutôt à gauche, considère que réintroduire, c’est trahir l’ambition écologique car les néonicotinoïdes sont néfastes pour les abeilles. Et une partie des députés de la majorité s’oppose aussi à une réintroduction, dont le référent d’En Marche sur l’écologie, Jean-Charles Colas-Roy, il votera contre. 

Une véritable passe d'armes

"Ce vote est un piège pour nous", peste un député de la majorité, qui accable la précédente mandature socialiste : "Nous sommes contraints de légiférer à nouveau, d'essuyer les pots cassés de ceux qui n'ont pas fait le travail en amont pour organiser la filière betterave."

Pour autant, l'exécutif ne craint pas la fronde. Chez En Marche, on juge que "ce serait surprenant que plus de cinq de nos députés votent contre. D’autres, plus nombreux s’abstiendront, mais le texte passera sans encombre."

"Confiant" aussi, à quelques heures du vote, l’entourage de Julien Denormandie, le ministre de l’Agriculture qui porte ce texte. Il a répondu pied à pied dans la soirée aux critiques entendues dans l'hémicycle, accusant Jean-Luc Mélenchon de tenir "des propos d'estrade qui ne font pas pousser les betteraves".

La passe d'armes la plus spectaculaire a opposé Julien Denormandie à l’ancienne ministre de l’Écologie Delphine Batho, qui accuse le gouvernement de berner les députés en affirmant que la dérogation ne concernera que les betteraves. "Vous rendez-vous compte de la suspicion que vous portez devant un ministre de la République, alors que vous avez été vous-même ministre de la République ? C'est une honte !" s'est écrié le ministre de l'Agriculture. En amont des débats, Julien Denormandie rappelait, en privé, qu’il est ingénieur de formation, et donc plutôt à l’aise sur ce type de texte.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.