Législatives 2024 : "No pasarán", le rap contre le RN irrite l'extrême droite et ne convainc pas tout le monde à gauche

Le morceau "No pasarán" d'un collectif de rappeurs contre l'extrême droite fait polémique. Certains élus opposés au Rassemblement national le juge "contreproductif", alors que le partie d'extrême droite n'hésite pas à utiliser les paroles comme autant d'arguments de campagne.
Article rédigé par Aurélie Herbemont
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le rappeur Akhenaton en concert à Grenoble, le 13 mars 2024. (BENOIT PAVAN / HANS LUCAS)

No pasarán ,ce morceau où une dizaine de rappeurs, notamment Akhenaton, rappent tour à tour pour faire barrage au RN, avec des paroles qui vont de "lève toi, va voter, faut pas rester assis" à la dénonciation des contrôles au faciès, ou qui rappellent que "Didier Deschamps a gagné la coupe du monde avec des fils d'immigrés". Ce titre se veut la version 2024 de La jeunesse emmerde le Front national et les fonds seront reversés à la Fondation Abbé Pierre. Mais dans ces dix minutes il y a aussi des passages injurieux voire obscènes vis-à-vis de Marine Le Pen, Marion Maréchal, ou de la mère de Jordan Bardella. On y entend également "si le RN passe je vais sortir avec un gros calibre", ou "je recharge la kalachnikov en Louis Vuitton comme Kadyrov", le leader tchétchène. L'imam de Drancy Hassen Chalghoumi est aussi visé dans les paroles et a chargé son avocat de déposer plainte contre les rappeurs.

À gauche, il y a ceux qui se désolent du morceau parce que "c'est très contreproductif", souffle un socialiste, mais d'autres saluent l'intention "louable" de ces artistes car "même si c'est trash, c'est le principe du rap, et ça peut être efficace pour les jeunes des quartiers", explique une conseillère qui met en avant la "liberté de création". C'est "indispensable que tout le monde utilise tous les outils disponibles pour contrer l'extrême droite", appuie une écologiste, féministe, sans cautionner toutes les paroles. Des candidats du Nouveau FrontpPopulaire assurent en tout cas que personne ne leur en a parlé jusqu'ici sur le terrain.

La réaction du RN 

Le Rassemblement national n'a pas manqué de réagir à la diffusion de ce titre. Marine Le Pen parle "d'abjection", quand le patron du RN prend le parti d'utiliser certaines paroles comme arguments de campagne : "faut pas qu'ils passent y a mon pote sous OQTF", que Jordan Bardella relaie pour appeler à "choisir le RN si vous êtes pour la fermeté et la maitrise de l'immigration". "C'est génial pour nous faire gagner des voix", confie un dirigeant du RN qui "remercie" le collectif de rappeurs.

 
 

 

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