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Le spectre d'un nouveau report des régionales

Le report de ces élections de mars à juin n’a même pas encore été adopté par le Parlement que déjà le monde politique bruisse d'un nouveau report.

Article rédigé par franceinfo - Neila Latrous
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Illustration bureau de vote. (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

Le Parlement doit adopter en février le report des élections départementales et régionales prévues en mars 2021 au mois de juin de la même année. Des scrutins repoussés conformément à la proposition de l'ancien président du Conseil constitutionnel Jean-Louis Debré. 

À l'aube de ce vote, majorité et opposition évoquent pourtant l'hypothèse d'un nouveau report, se demandant même si le scrutin pourra finalement avoir lieu... avant 2022 ! Il n'y a qu'à entendre ceux qui, il y a quelques jours encore, donnaient rendez-vous "après les régionales de juin", et qui disent maintenant "après les régionales, si elles ont lieu en juin". Tout est dans ce "si".

État d'urgence sanitaire

Les élections en juin… sauf si les nouveaux variants changent la donne”, explique un ministre à franceinfo. “Si on ne peut pas faire campagne, on ne peut pas tenir les élections”, avance aussi Patrick Kanner, le président du groupe socialiste au Sénat, cité dans Le Figaro (article réservé aux abonnés).

À droite, le vice-président des Républicains Guillaume Peltier observe lui que l’exécutif veut repousser au 1er juin la fin de l'état d'urgence sanitaire. Et poursuivre jusqu'au 30 septembre le régime transitoire de sortie de l'état d'urgence. Autrement dit : qu’il se garde des marges de manœuvre pour trancher aussi la question des élections. Et puis, il y a cet autre indice : l’existence d’une clause revoyure, une date, le 1er avril, à laquelle le Conseil scientifique doit dire si les élections peuvent se tenir ou non. “Vu comme c’est parti, je ne mise pas trop sur juin”, lâche Guillaume Peltier.

La colère de Christian Jacob

"Si ce n’est pas juin, c’est après la présidentielle", prédisent un ministre et un président de Région, pourtant pas du même bord, mais d’accord sur ce calendrier. Et ceux qui ne sont pas du tout d’accord, c’est ceux qui ont fait de ce scrutin une échéance cruciale avant la présidentielle. "Les seuls qui ont intérêt au maintien, c’est Les Verts et Xavier Bertrand", analyse un cadre de la majorité. Les Verts, parce que le calendrier de leur primaire dépend du scrutin régional. Le président des Hauts-de-France parce que la stratégie, expliquée par un soutien, c’est de "tuer le match avant les régionales pour s’exonérer de la primaire à droite".

Le président des Républicains, Christian Jacob, ne veut pas du tout entendre parler d’un nouveau report. "Pour moi les choses sont claires : six mois à l’avance, on peut anticiper, s’organiser et être inventifs pour maintenir l’élection en juin." À ce jour, c'est de ce côté du spectre politique que peut se trouver le blocage pour l’exécutif.

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