Le dilemme d'En Marche dans les Hauts-de-France en vue des élections régionales
Quelle stratégie adopter dans les régions, les Hauts-de-France par exemple, qui risquent de basculer du côté du Rassemblement national ? La question agite la majorité.
Avant les élections régionales en mars prochain, cinq régions "à risque" ont été identifiées par les stratèges d'En Marche, il s'agit des Hauts-de-France, du Grand-Est, de la Bourgogne-Franche-Comté, de l’Occitanie et de la Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Dans quatre de ces régions, la conduite à adopter s’affine de jour en jour.
La première hypothèse, c'est que la majorité soutienne une liste existante et renonce à avoir son propre candidat. Cette possibilité est évoquée en Provence-Alpes-Côte-d’Azur où En Marche évoque une "compatibilité" avec le président LR sortant Renaud Muselier.
Deuxième configuration : la majorité présente une liste, avec l’idée de s’allier au second tour avec celui qui a le plus de chances de gagner. Et s’il le faut, pourquoi pas, se désister, retirer sa candidature dans l’entre-deux tours, pour empêcher le parti de Marine Le Pen de remporter la région. Exemple cité : celui de la région Grand-Est, présidée par le LR Jean Rottner.
Quid des Hauts-de-France ?
Et puis il y a le cas très particulier des Hauts-de-France. Le président sortant, Xavier Bertrand, rêve de l’Elysée et n’en fait pas mystère. D’où cette question : faut-il le faire battre coûte que coûte dès le mois de mars pour lui barrer la route de 2022 ? Autrement dit, il s'agit de prendre le risque que la région tombe dans l'escarcelle du Rassemblement national.
Le RN sera en tête au premier tour dans les Hauts-de-France, devant la gauche et Xavier Bertrand, à en croire les prédictions de plusieurs partis, tant de la majorité que de l'opposition. Arrivée troisième en 2015, lors des précédentes élections régionales, la gauche avait retiré sa liste pour empêcher Marine Le Pen de gagner. En mars prochain, il est peu probable que la gauche se retire à nouveau, notamment parce qu’elle juge que cela ne fait pas réellement refluer le vote Rassemblement national.
Quid d’En Marche et ses alliés ? Doivent-ils renoncer à leur candidature si leur liste est en quatrième position ? Ou se maintenir, au risque de faire élire le RN ? “Beaucoup sont prêts à assumer la quadrangulaire”, glisse un cadre d’En Marche. L'avantage serait d'éliminer Xavier Bertrand du paysage politique mais l’hypothèse irrite chez les partis alliés, le Modem et Agir, où l'hypothèse d'un maintien des listes est totalement exclue.
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