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Le Capitole envahi, Marine Le Pen rompt avec Donald Trump

La présidente du Rassemblement national, candidate à la présidentielle de 2022, prend ses distances avec les violences commises à Washington.

Article rédigé par franceinfo - Neïla Latrous
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national, à Paris le 27 octobre 2020 (LUDOVIC MARIN / AFP)

La déclaration  de Marine Le Pen était très claire, jeudi matin sur France 2 : "Comme tous les Français, je suis extrêmement choquée par ces images de violence. Je considère que dans une démocratie, on doit défendre le droit de contester, de manifester, mais pacifiquement. Tout acte de violence qui vise à attenter au processus démocratique est évidemment inadmissible."  

La clarification de Marine Le Pen était réclamée, et bruyamment, par de nombreux politique. "Le Pen et le Rassemblement national doivent retirer leur soutien à Donald Trump" : appel signé Jean-Luc Mélenchon. Une délégation du RN était aux Etats-Unis en novembre pour soutenir le candidat républicain.

Marine Le Pen, "pyromane" pour le député européen Stéphane Séjourné, qui est aussi l’un des conseillers d’Emmanuel Macron à l’Elysée. Lui se réfère à ces longues semaines durant lesquelles le RN a refusé de reconnaître la victoire de Joe Biden.

"Je n’ai aucune difficulté à l’admettre", corrige ce matin la candidate à la présidentielle, qui a tenu aussi à répondre point par point aux accusations, aux chausse-trappes lancées par les autres partis. Par exemple lorsqu'elle dit que son mouvement a toujours accepté les défaites électorales : c'est une réponse au n°2 des Insoumis, Adrien Quatennens, qui juge que "quand l’extrême-droite prend le pouvoir, elle a du mal à le rendre". Ou quand elle se fait le défenseur de la contestation pacifique, réponse à ceux qui, comme l’écologiste Yannick Jadot, pointent "le danger que représente l’extrême droite et Le Pen pour la démocratie".

Grand écart 

Cette clarification fixe une ligne au Rassemblement national, où un certain nombre de dirigeants s’étaient astreints au silence depuis hier. Silence rompue dans la foulée de la prise de parole de la présidente du mouvement.

Dans les timides réactions, deux sensibilités. Louis Aliot, sur la ligne de Marine Le Pen, met en garde contre "la violence, n’a pas sa place dans le débat démocratique". "Ce sont les tribunaux qui sanctionnent les fraudes, pas la rue. Sinon c’est la chienlit !" écrit le maire de Perpignan.

Jean-Lin Lacapelle, s'il "ne soutient en aucun cas les violences", retient de cette nuit l'intervention d'Emmanuel Macron, qu'il perçoit comme une "ingérence". "Les peuples n’en peuvent plus de ces élites moralisatrices et de leur système qui les piétinent depuis de longues années", écrit sur Twitter le député européen.

Cet argument, Marine Le Pen ne le reprend pas à son compte ce matin. La candidate fait en revanche le distingo entre le peuple américain, une partie en tout cas, les 72 millions d’électeurs de Donald Trump et, dit-elle, "une poignée d’extrémiste qui remet en cause le processus démocratique.

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