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Le brief politique. Quelle note pour les candidats à la primaire de la droite après leur premier débat ?

Jeudi 13 octobre, Jean-François Copé, François Fillon, Alain Juppé, Nathalie Kosciusko-Morizet, Bruno Le Maire, Jean-Frédéric Poisson et Nicolas Sarkozy avaient rendez-vous pour le premier débat de leur campagne à la primaire de la droite et du centre. Alors, qui s'est démarqué ?

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Dagnet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 6min
Le premier débat de la primaire de la droite et du centre  (PHILIPPE WOJAZER / POOL / AFP)

C’était le premier débat de la primaire de la droite et du centre. Les sept candidats se sont faits face sur TF1, jeudi soir 13 octobre, et certains ont été meilleurs que d'autres. 

La plus mauvaise note pour Bruno Le Maire

C’est un 5/20 pour Bruno Le Maire qui a raté sa prestation. Et pourtant il a démarré bille en tête : "Si vous voulez que tout continue comme avant, il y a ce que vous voulez sur ce plateau".  Un coup envoyé aux "anciens" sauf que Bruno Lemaire, n’avait qu’un slogan à agiter : le renouveau sur le fond et il s’est emmêlé dans ses explications sur le nombre de fonctionnaires à supprimer. Bruno Le Maire, qui reçoit toutefois la palme de la tenue la plus décontractée puisque c’est le seul qui n’avait pas de cravate. 

En avant-dernière position Nathalie Kosciusko-Morizet

Nathalie Kosciusko-Morizet décroche un 7/20 . Elle aussi a manqué une occasion de se démarquer, d’imprimer ses idées, sur les travailleurs indépendants, par exemple. On lui décerne quand même la palme de la formule la plus bio : "Le recyclage ça marche pour les déchets, pas pour les idées."  Et c’est dommage, car c’est le seul moment où Nathalie Kosciusko-Morizet aura parlé d’écologie alors que c’est pourtant l’une de ses marques de fabrique.

Un 9/20 pour Jean Frédéric Poisson

C’est l’outsider de cette primaire, et le président du parti démocrate-chrétien a marqué des points pendant ce débat, on lui décerne la palme du meilleur grand écart. C’est le plus à gauche sur l’économie, Jean Frédéric Poisson a même défendu seul contre tous les syndicats mais c’est aussi le plus à droite sur les valeurs, il est très proche des tenants de La Manif pour tous.

François Fillon décroche la moyenne

Egal à lui-même, François Fillon a bien déroulé son programme. Il est resté à peu près calme, très homme d’Etat, sauf sur les accusations de Jean-Pierre Jouyet, le secrétaire général de l’Elysée qui affirme qu’il lui a demandé d’accélérer les procédures judiciaires contre Nicolas Sarkozy : "Jouyet est un menteur… le président, un manipulateur" voilà ce qu’a répliqué François Fillon et ça lui vaut la palme de l’attaque la plus violente contre François Hollande.

Un 12/20 pour Nicolas Sarkozy

Nicolas Sarkozy a été très nerveux tout au long de l’émission, surtout avant que l’abcès des affaires ne soit percé. Et il a, lui aussi, attaqué très fort François Hollande après ces confidences à des journalistes "jusqu’où va–t-il salir et détruire la fonction présidentielle ?" a lancé Nicolas Sarkozy. L’ancien président qui s’est retrouvé au même niveau que ses anciens "collaborateurs" pendant ce débat et on a bien senti qu’il n’a pas aimé : alors on lui décerne la palme du tacle le plus humiliant, quand il réplique à Jean-François Copé sur la burqua : "Pardon Jean-François, ce n’est pas toi qui nous l’a imposée. Tu étais bien incapable d’imposer quoi que ce soit au Président ou au Premier ministre."

Alain Juppé numéro 2 de ce débat 

Il  décroche un 14/20. Il était à l’aise, même sur sa condamnation, il avait même le sourire à la fin. Il a été l’un des rares à faire preuve d’un peu d’optimisme. Mais, il n’a pas la meilleure note parce qu’il est resté en retrait, pas un mot de travers, pas de prise de risque, on lui décerne la palme de la prudence.

Le grand gagnant de ce débat est Jean-François Copé

Jean-François Copé décroche un 16/20, la meilleure note. Et la palme du candidat le plus mordant, il a attaqué très fort dès le début sur la rupture que Nicolas Sarkozy avait promis et qu’il n’a pas fait. On lui doit les passages les plus savoureux, ceux où les candidats sortent un peu du cadre. Et la cible préférée de Jean-François Copé était clairement Nicolas Sarkozy.

En conclusion un 12/20 en note générale de ce premier débat

Sur la forme c’était trop saccadé, on a du mal à retenir ce que proposent les candidats. Sur les impôts, par exemple, ils nous ont donné le tournis à coups de milliards. On retiendra le règlement de compte général sur les affaires qui collent aux semelles des principaux concurrents de cette primaire. Il y a eu quelques moments de vérité quand ils sont sortis du cadre très contraignant pour s’interpeller, se répondre, s’expliquer. Le prochain débat sera peut-être un peu plus vivant. Il aura lieu  le 3 novembre. 

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