Le brief politique. Nicolas Sarkozy fait-il fausse route avec sa ligne dure?
Nicolas Sarkozy a choisi d'axer sa campagne sur le noyau dur des militants. Mais selon un haut responsable des Républicains, ce ne sont pas eux qui voteront le plus à la primaire de la droite.
A 40 jours de la primaire, Nicolas Sarkozy a tenté la démonstration de force dimanche 9 octobre, au Zénith à Paris. Le candidat a réuni 6 000 personnes et a rejoué un air de 2012, celui de la France d’en bas contre les élites. L'écart devient abyssal entre l'ancien président et Alain Juppé. Le dernier Kantar Sofres pour le Figaro donne un écart de 14 points. Au 1er tour, Alain Juppé est à 42% contre 28% pour Nicolas Sarkozy.
Et si Nicolas Sarkozy faisait fausse route avec les militants?
C’est l’analyse d’un haut responsable des Républicains et c’est l’info du brief. Cet élu a bien analysé le vote de la primaire socialiste de 2011 et toutes les études sur cette primaire de la droite. Et il en conclut que ceux qui vont aller voter, ce sont les urbains, les CSP plus et les retraités. Or Nicolas Sarkozy ne séduit pas beaucoup ces catégories d’électeurs.
Et si Nicolas Sarkozy faisait fausse route en axant toute sa campagne sur le noyau dur des militants #LR https://t.co/3krDyTiOg9
— franceinfo (@franceinfo) 10 octobre 2016
L'ancien président ne séduit plus autant les militants
Ce haut responsable des Républicains a aussi remarqué que les militants n’étaient pas forcément très engagés dans cette primaire. Qu’est-ce-qui lui fait dire ça? Et bien, il n’y a eu que 20 000 adhérents pour parrainer Nicolas Sarkozy, alors qu’il avait séduit 100 000 militants pour la présidence de l’UMP.
Le dernier sondage Kantar Sofres montre aussi une désaffection des militants. C’est le cœur de cible de Nicolas Sarkozy, et pourtant, une partie d’entre eux est en train de basculer vers Alain Juppé. Nicolas Sarkozy perd cinq points chez les militants et Alain Juppé en gagne deux.
Alain Juppé cultive sa différence
Alain Juppé, lui, joue à fond le contraste avec Nicolas Sarkozy. En meeting, samedi 8 octobre près de Paris, il a revendiqué son concept d’identité heureuse. "Je n'ai pas dit, quand je suis allé outre-mer, que la France était un pays de race blanche et je n'ai pas dit aux Corses qu'ils descendaient en droite ligne des Gaulois". Le maire de Bordeaux met donc dans le même panier, Nadine Morano et sa race blanche et Nicolas Sarkozy et ses Gaulois.
À suivre aujourd'hui
- Nathalie Kosciusko-Morizet est en meeting à Orléans
- François Fillon est à Versailles.
La note du brief
C’est un 10/20 pour l’émission Ambition intime sur M6 dimanche 9 octobre, qui nous a fait découvrir nos politiques à la sauce confession sur canapé comme dans l'Amour est dans le pré. C'est un zéro sur le plan politique, pas une idée et 20 pour le côté people : c’est comme feuilleter Gala chez le coiffeur. Résultat : la moyenne.
L’émission les rend sympathiques, et même touchants. Karine Le Marchand a réussi à faire pleurer Arnaud Montebourg et Bruno Le Maire, mais à la fin on ne retient rien. Ah si, finalement les politiques ce sont des êtres humains.
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