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Le brief politique. Marine Le Pen, le retour

En cette fin d'année 2016, le brief politique dresse chaque jour un état des lieux des principaux candidats à l'élection présidentielle. Focus vendredi sur Marine Le Pen.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Dagnet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Marine Le Pen, à Paris, le 9 décembre 2016 (MARTIN BUREAU / AFP)

Pour la dernière semaine de l'année 2016, le brief politique dresse un état des lieux des principaux candidats à l'élection présidentielle. Vendredi 30 décembre, focus sur celle qu'un sondage Ipsos pour le journal Le Monde, publié le 14 décembre, classe deuxième des intentions de vote : Marine Le Pen.

En janvier, Marine Le Pen lâche les chevaux

La patronne du Front national accélère sa campagne. Il y aura d’abord son message du 31 décembre, puis ses vœux à la presse, le 4 janvier, depuis son QG parisien. Le 5 janvier aura lieu la dernière convention thématique du parti : elle portera sur l'économie. Le 6 janvier, Marine Le Pen débutera une série de déplacements, en commençant par l’Eure. Elle prévoit également un ou deux voyages à l'étranger.

Mises à part l'inauguration de son QG de campagne le 16 novembre et la présentation de son nouveau logo, Marine Le Pen s'est montrée discrète ces derniers mois. Elle a en revanche investi les réseaux sociaux : un site de campagne, un blog et des messages distillés sur internet. Le soir du 24 décembre, la patronne du FN a diffusé une vidéo sur Twitter, s'adressant à ceux qu’elle appelle "les oubliés".

Pour tenter de gagner l'élection présidentielle, Marine Le Pen poursuit également son entreprise de dédiabolisation. Elle a intégré dans son équipe de campagne des personnalités venues du Mouvement républicain et citoyen (MRC), de l’UMP, ainsi que des souverainistes. Mais elle n’a pas réussi à attirer les têtes d’affiches : Philippe de Villiers et Nicolas Dupont-Aignan résistent à ses sirènes.

Feu sur François Fillon

Marine Le Pen fait du social. C’est sur cet angle qu’elle attaque son principal concurrent, celui que les sondages placent pour l’instant au second tour devant elle : François Fillon.

Comme la gauche, elle a bondi quand le candidat Les Républicains bafouillait au sujet de la Sécurité sociale. Le 9 décembre, elle déclarait que le projet de son rival lui donnait "la nausée". L’un de ses tracts représente une carte vitale avec l'inscription : "Fillon va vous rendre malade". Le 28 décembre, dans une interview à L’Opinion, Marine Le Pen se montre encore plus dure, estimant que François Fillon "n'existe plus" : "Il n’imprime plus et il est assez rigide idéologiquement".

Frictions embarrassantes au FN

François Fillon est l’un des points de friction entre Marine Le Pen et sa nièce, Marion Maréchal-Le Pen. Aux yeux de la député du Vaucluse, le candidat Les Républicains, qui vient braconner sur le terrain des valeurs et de la sécurité, est très dangereux pour le Front national. Aux yeux de Marine Le Pen, il est au contraire le candidat idéal, très libéral et pas très social.

La patronne du FN et sa nièce ne sont pas d'accord sur grand chose. Marion Maréchal Le Pen prône un ligne plus dure sur le mariage gay. Elle est une adepte de la théorie du "grand remplacement". Les points de friction sont ressortis lors de la "guéguerre" sur le remboursement de l’IVG : alors que la nièce veut le diminuer, la tante répond qu'il n'est pas question d'y toucher. "Les électeurs ne nous pardonneront pas de tomber dans des chikayas", a alerté Marine Le Pen le 11 décembre, alors qu'elle était invitée du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI.

En réalité, sur les grands sujets, tout le monde (au FN) est d'accord

Marine Le Pen

le 11 décembre

Visiblement, la candidate n’a pas été entendue... Les ténors de son parti se disputent actuellement sur la campagne menée sur les réseaux sociaux contre François Fillon, surnommé "Farid Fillon". Voilà que le FN est frappé du même syndrôme que les autres partis : il y a plusieurs lignes et les ambitieux contestent le chef.

La note du brief

C’est un 12/20 pour l’humour approximatif de Jean-Pierre Raffarin. Dans les vœux postés jeudi 29 décembre sur son blog, l’ancien Premier ministre souhaite à François Hollande "quatre mois sans 'moi'". À Manuel Valls, il souhaite "le leadership... de l’opposition". À Emmanuel Macron, "un avenir... à long terme". Et à Nicolas Sarkozy, "la paix des braves".

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