L'Assemblée nationale va entamer de grands travaux pour transformer l'accueil au public
C'est le cœur de la vie parlementaire, c'est finalement là que tout se joue, que les décisions les plus importantes se prennent, des décisions qui ont des conséquences dans notre vie de tous les jours. Et pourtant, ce qui se passe à l'Assemblée nationale peut sembler abstrait pour beaucoup. D'où l'objectif d'ouvrir les portes en grand, de multiplier par deux le nombre de visiteurs, alors qu'il y en a aujourd'hui 200 000 par an.
Des lieux inadaptés
"Aujourd'hui, l'accueil n'est pas digne", estime, mi-octobre, une députée qui s'occupe du dossier. Avant une visite, il faut attendre dehors, en plein Paris. On voit parfois des écoliers manger leurs sandwichs sous la pluie - parce qu'il y a évidemment beaucoup de visites scolaires. Cela pose des problèmes de sécurité. Sans compter un manque d'accessibilité pour les visiteurs handicapés. À l’intérieur, il faut parfois se frayer un chemin dans la cohue de journalistes qui courent derrière des députés, et il n'y a rien pour se poser, souffler, prendre un café.
Le bâtiment d'entrée où se trouvent les portiques de sécurité sera donc rasé pour refaire une entrée toute neuve, avec l'aménagement d'un grand espace, sous les marches de la colonnade, c'est ce qu'on voit de l'extérieur, les mythiques colonnes de l'Assemblée. On y trouvera une cafétéria, un auditorium, des informations sur le Palais-Bourbon, son histoire, comme dans un musée. La boutique qui se trouve aujourd'hui à l'extérieur et qui coûte très cher en loyer, sera rapatriée sur site.
Des travaux colossaux
Coût du chantier ? 47 millions d'euros. Au moment où la France s'enfonce dans le déficit, on nous assure que l'Assemblée nationale a en réserve cet argent. Et détail qui n'en est pas un : la visite restera gratuite. Un budget important pour donner envie de venir, et tenter de reconstruire ce lien, fissuré, abîmé, entre les institutions et les Français. Ces visites sont présentées comme un exercice total de transparence, servant à montrer comment est faite la loi. Casser les clichés, les fantasmes aussi... "C'est l'obsession de Yaël Braun-Pivet, la présidente de l'Assemblée", insiste l'un de ses proches.
À entendre son entourage, il y a un bénéfice politique à tirer. Ce projet est dans les cartons depuis plus de dix ans, mais est enfin lancé sous son mandat. "Tous les présidents avant elle ont voulu le faire sans y arriver", nous dit-on. Façon d'en faire une petite victoire, même si ce nouvel accueil au public est prévu pour 2027. D'ici là, tout peut arriver en politique, à commencer par une nouvelle dissolution dans quelques mois. La dernière a failli coûter à Yaël Braun-Pivet sa place au perchoir.
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