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Le plan des députés PS pour "reconstruire l'hôpital public" et "sortir de la vision libérale" de la santé

En plein débat sur les déserts médicaux à l’Assemblée, le groupe PS à l'Assemblée va publier un "plan pour reconstruire l’hôpital public". Ce document, que franceinfo a lu en avant-première, promet de "redonner envie aux soignants de soigner". Le brief politique de Jean-Rémi Baudot
Article rédigé par franceinfo, Jean-Rémi Baudot
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Un infirmier pousse un patient sur un brancard au service des urgences de l'hôpital Emile Muller à Mulhouse, le 16 janvier 2023. Photo d'illustration. (SEBASTIEN BOZON / AFP)

C’est un document d’une quinzaine de pages au total. Les députés PS vont présenter mercredi un "plan pour reconstruire l'hôpital public", que franceinfo a pu consulter, alors que l'Assemblée nationale examine une proposition de loi pour lutter contre les déserts médicaux. Selon ce plan, que franceinfo révèle ce mardi en exclusivité, il s'agit de "redonner aux soignants l'envie de soigner."

Dans ce document, que publiera ce mercredi avec la Fondation Jean Jaurès, le groupe Socialistes et Apparentés de l'Assemblée nationale dresse un diagnostic sévère sur l’hôpital. Selon les auteurs de ce plan, le système actuel "rompt l’égalité devant l’accès aux soins et la sécurité des patients". Les députés pointent les symptômes qui illustrent le malaise de l’hôpital, difficultés des urgences, fermetures de lits, absentéisme, ou encore dégradation des conditions de travail. Les socialistes dénoncent "les mesures largement insuffisantes" prises par le gouvernement ces dernières années.

"Sortir de la vision libérale à l'hôpital"

Pour inverser la tendance, les socialistes préconisent d'abord des hausses de salaire, y compris pour les personnels administratifs qui n’ont pas toujours bénéficié des primes du Ségur de la santé. Ensuite, le plan propose d’augmenter le numerus clausus de 50% et de repenser la formation des soignants en introduisant plus de sélection pour réduire les abandons chez les futurs infirmiers et aides-soignants. 

Enfin, on se souvient que le gouvernement a récemment durci la loi. Les députés PS proposent aussi d’aller plus loin sur les intérimaires. Les socialistes veulent baisser encore les barèmes et appliquer un temps de travail maximal pour les intérimaires, mais uniquement une fois que les salaires de l’ensemble des soignants auront été relevés. Le groupe socialiste souhaite aussi aller plus loin sur les intérimaires, alors que le gouvernement a récemment durci la loi : baisse des barèmes et un temps de travail maximal, mais uniquement une fois que les salaires de l’ensemble des soignants auront été relevés. 

Un programme du PS pour être prêt à gouverner ? 

Évidemment, ces propositions ont un coût. Rien que la partie du plan sur les soignants, il s'élève à 7 milliards d’euros par an. En tout, ce plan est chiffré à presque 17 milliards d’euros par an. Pour le financer, les députés prônent une taxe sur les superprofits des laboratoires, ainsi que l’arrêt de certaines exonérations de cotisations sociales. Les auteurs du plan revendiquent de dépenser plus. "Il faut sortir de la vision libérale qui a présidé à la gouvernance de l’hôpital", explique le député PS du Calvados Arthur Delaporte. Il plaide aussi pour une loi de programmation de santé comme cela existe pour l’armée ou l’éducation.

Une précision utile : ce n’est pas un plan Nupes, ce sont les députés Socialistes et Apparentés qui signent le document. L’ambition du PS avec ce plan pour l’hôpital, c'est de tenter de peser dans le débat. Les socialistes ont souvent été accusés de ne pas avoir travaillé ces dernières années. Dans les prochains mois, ce projet sur l’hôpital va être utilisé par petits bouts, sous forme d’amendements, notamment dans le prochain budget de la sécurité sociale (PLFSS). Et puis certains rêvent déjà plus loin. Comme le dit un cadre socialiste : "Ça doit nourrir la base programmatique du PS, pour le jour où l’on reviendra aux responsabilités".

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