Gouvernement de Michel Barnier : les relations se réchauffent entre Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau
Entre eux, ce n'était pas gagné. Pendant des années, le nouveau président de la droite à l'Assemblée nationale et le nouveau ministre de l'Intérieur se méfiaient l'un de l'autre, et se croisaient peu. Laurent Wauquiez étant chez lui en Auvergne-Rhône-Alpes, à la tête de la région, alors que Bruno Retailleau alterne entre le Sénat où il dirige le groupe LR, et sa Vendée natale. Durant tout ce temps, la droite va très mal, et est au bord de la disparition. L'arrivée au gouvernement, en septembre, de Michel Barnier rebat les cartes et les rapproche.
Au printemps déjà, donc avant la nomination de Michel Barnier comme Premier ministre, Laurent Wauquiez passe en Vendée dans le cadre d'un déplacement agriculture, et le maître des lieux Bruno Retailleau l'invite à dîner chez lui. Une soirée qui "déclipe quelque chose", assure à franceinfo un proche du député, mais mise leur relation est mise à l'épreuve, dès la rentrée, quand Bruno Retailleau obtient le ministère de l'Intérieur espéré par Laurent Wauquiez. Frustrant pour ce dernier qui tente de passer à autre chose.
"Il faut que ces liens soient solides"
Mardi 15 octobre au soir, lors du bureau politique du parti Les Républicains, les deux hommes se jettent des fleurs. Laurent Wauquiez se montre, d'après un proche de Retailleau, "extrêmement classe" à l'égard de son aîné. Bruno Retailleau prend la parole ce soir-là pour rappeler qu'il "encourage Laurent à prendre des responsabilités à l'Assemblée et au-delà".
Selon les informations de franceinfo, le ministre invite même Laurent Wauquiez et ses troupes, 47 députés, à Beauvau, mardi 22 octobre, en début de soirée pour un cocktail. L'objectif ? "Prendre le pouls du parlement, créer du lien avec les députés", assure-t-on dans l'entourage de l'hôte, "quand les textes vont arriver, il faut que ces liens soient solides". Il faut dire que le ministre de l'Intérieur ne peut pas compter sur les troupes de Gabriel Attal, sur le bloc central pour faire passer ses mesures. Il a braqué une partie de la classe politique avec ses positions sur l'État de droit, ou en déclarant que "l'immigration n'est pas une chance", d'où l'intérêt d'être en bons termes avec Laurent Wauquiez, qui, lui, est d'ailleurs sur la même ligne politique.
De son côté, Laurent Wauquiez cache à peine ses ambitions pour la suite. D'abord, la tête du parti Les Républicains, il vient, d'ailleurs, d'être chargé par la direction de constituer une équipe pour le refonder. Ce réchauffement des relations permet aussi de calmer le jeu et d'avoir des amis. Utile, quand on veut prendre le pouvoir, avec 2027 à l'horizon, et surtout, quand on peut enfin se permettre de penser que ça puisse être une possibilité, aussi infime soit-elle !
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