Élections régionales : la chasse aux procurations est lancée
À 18 jours du premier tour des régionales, la chasse aux procurations est lancée. Et il y a une raison à cela : la peur d’une très faible participation les 20 et 27 juin.
Une faible participation, rappelle un stratège de droite, favorise les listes dont le noyau dur d’électeurs se déplace quoi qu’il arrive. "Les Verts, les Insoumis, le Rassemblement national", résume un homme de droite, qui a remarqué lors du premier tour des législatives partielles ce dimanche, que moins d’un électeur sur quatre s’est rendu aux urnes, voire moins d’un sur six à Paris.
Dans le sérail politique, cet élu n’est seul à penser que, par extrapolation, il n’y aura pas de participation massive aux régionales. Bruno Bonnell, qui porte la liste En Marche en Auvergne-Rhône-Alpes, fait la même analyse, jugeant que les sondages ont tort de négliger cette donnée. Pour lui, c’est là que peuvent se nicher des surprises.
C’est bien la crainte des Républicains et du Parti socialiste, qui ont des présidences de région à sauver. "Il nous faut donc mobiliser notre base électorale", explique un vice-président des Républicains.
Rappel des troupes
C'est là que les procurations interviennent, parce qu’elles permettent de s’assurer qu’une personne qui se déplace vote trois fois : pour elle, et pour les deux personnes qui lui ont confié leur procuration. C’est l’une des spécificités cette année : deux procurations par mandant.
Autre nouveauté : vous pouvez préremplir en ligne votre procuration. Et ça, les partis l’ont bien en tête. "Nous, on fait un max de procurations", me confie Bruno Bonnell, pour qui "l’appareil d’En Marche est efficace là-dessus."
En Marche, comme le PS, ont battu le rappel des troupes mardi 1er juin sur les réseaux sociaux. Valérie Pécresse a, elle, carrément lancé sa plateforme : votonsvalerie.fr, où ses équipes mettent en relation ceux qui veulent laisser une procuration pour la candidate, avec un électeur de droite qui respectera bien la consigne de vote.
Passer les 10%
Dans les Hauts-de-France, Xavier Bertrand n’est pas en reste. Lundi, un message a été envoyé à ses 170 colistiers, pour les appeler à mobiliser leur carnet d’adresses. Et une nouvelle salve de sms va être envoyée ce mercredi.
Pour autant, à en croire un proche de Valérie Pécresse, les procurations sont "un sujet de vigilance, mais pas hautement stratégique." Autrement dit : il faut garder un œil dessus, mais elles ne changent pas le tiercé de tête.
En revanche, les procurations peuvent permettre à un candidat plus en difficulté de passer la barre des 10%, le seuil au-dessus duquel la loi autorise à se maintenir au second tour. Ou départager deux listes au coude-à-coude dans les sondages, pour déterminer autour de quel candidat doit se faire l’union au second tour. Utile, par exemple, là où des formations de gauche se disputent le leadership.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.