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Echec à la présidentielle, tentations macronistes... Les Républicains à l'épreuve de la refondation

Encore sonnée par les 4,78% recueillis par Valérie Pécresse à l'élection présidentielle, la droite tente de se réinventer. En coulisses, les appels à une réforme en profondeur des Républicains se multiplient.

Article rédigé par franceinfo - Jean-Rémi Baudot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le siège des Républicains à Paris le 11 avril 2022 (VINCENT ISORE / MAXPPP)

"On ne fera pas l’économie d’une refondation". C’est un baron Les Républicains qui nous le confie, avec un léger soupir. La droite française est encore hagarde, avec le sentiment de ne pas être passée loin de la catastrophe. Dans l’exécutif LR, évidemment tout le monde a en tête la claque du score de Valérie Pécresse, mais on se réjouit que peu députés aient basculé en Macronie. "On a subi un gros échec, on aurait pu avoir des divisions", souligne cet ancien ministre.

À l’heure actuelle, seuls cinq députés LR sont passés sous pavillon Macron. Pour tous, les prochaines législatives seront donc un révélateur. Aujourd’hui, le groupe LR à l’Assemblée compte 101 membres ; le nouvel objectif est de70.

Se réinventer et tourner la page Sarkozy

Pour beaucoup, Nicolas Sarkozy est en train de rater sa sortie. Les manœuvres de l’ancien président ces derniers mois ont créé de la tension à droite.

Pour les LR, l’après commencera donc juste après les législatives. L’actuel président du parti, Christian Jacob, devrait remettre sa démission. Il pourrait néanmoins rester en poste quelques mois. Puis il y aura, en septembre ou octobre, un congrès pour définir une nouvelle ligne. Et là cela se complique encore, car des lignes, il y en a désormais plusieurs chez LR.

Les concepts sont connus mais l’ordre des priorités peut changer. Tout sera une affaire de curseur. Dans le désordre : autorité, sécurité, souverainisme, liberté, pouvoir d’achat, social, Europe, identité, travail, rigueur budgétaire... Et il va falloir intégrer de nouveaux mots : écologie, numérique… "LR n’est pas mort, mais de quoi est-on le nom aujourd’hui ?" s’interroge un membre de la nouvelle génération.

Qui pour porter cette nouvelle ligne ?

Les appétits s’aiguisent. La personnalité qui prendra le parti donnera la nouvelle direction, au sens premier du terme. Que fera Eric Ciotti, qui a récolté 39% à la primaire LR ? Pourrait-il laisser la place à Laurent Wauquiez de retour ? Que feront Rachida Dati, Bruno Retailleau ? Il y a aussi les nouveaux noms, comme le maire de Cannes, David Lisnard, ou les jeunes qui s’impatientent comme Aurélien Pradié. Ce jeudi matin dans Le Figaro, le député Julien Aubert fait d’ailleurs acte de candidature. Et puis Xavier Bertrand a-t-il réellement renoncé à toute ambition présidentielle ?

En tout cas, l’espoir existe encore chez LR. Comme me le confiait un élu : "En 2027, Emmanuel Macron ne sera plus là, il y aura de la place pour un président de droite."

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