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Covid-19 : comme un vent d'optimisme au gouvernement

Ce n’était pas arrivé depuis longtemps: les ministres commencent à évoquer (prudemment) la sortie de crise.

Article rédigé par franceinfo - Neïla Latrous
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une réunion à Matignon (illustration). (LUDOVIC MARIN / AFP)

Enfin de la bande passante pour les dossiers hors-Covid !” : c'est le cri du cœur d’un conseiller du gouvernement. “On peut à nouveau parler d’autres sujets”, reformule une ministre, qui liste le débat sur le séparatisme, le projet de loi climat, les mesures sur l’égalité des chances, sur lesquels ses collègues et elle-même ont pu s’exprimer publiquement. Il y a une première raison à cela : la règle instaurée en janvier par Matignon a été allégée : les ministres ne sont plus obligés de demander d’autorisation pour aller dans les médias. Par conséquent, en public comme en privé, le ton a changé. La parole est plus libre... et plus enjouée.

Je ne pense pas du tout qu’il y ait une casse économique à l’issue de la crise”, livre ainsi un responsable, qui appelle à ne “pas se faire peur avec des scénarios cauchemar”. Un autre se prend à rêver d’une “reprise façon Trente Glorieuses”, une prospérité similaire à celle qu’a connue l’Occident au sortir de la Seconde Guerre mondiale.

Halte au discours "décliniste"

Alors certes, il y a encore des inquiétudes, en voyant ces files interminables de personnes aux distributions d’aide alimentaire. “On a besoin de comprendre qui sont ces gens, qu’on arrive à cerner où sont les trous dans nos dispositifs d’accompagnement” confie un responsable. Pour ce faire, le Premier ministre rencontre en fin de semaine les associations de lutte contre la pauvreté.

Autre point de vigilance : les entreprises fragiles avant la crise, que les aides maintiennent à flot pour l’instant, mais qui peuvent faire l’objet de restructurations ou de rachats dans les mois à venir, comme Lapeyre par exemple.

Pour le reste “c’est largement du discours décliniste”, se désole un ministre, qui fait valoir que lorsque le gouvernement lance des appels à manifestation d’intérêt (AMI) – des marchés publics, pour aller vite –, “les enveloppes explosent parce que plein d’agriculteurs, de TPE et de PME ont des projets à proposer”, signe d’une confiance à l’avenir.

Ces personnes que nous aidons à travers les entreprises, et ces salariés dont nous sauvons les emplois, j’espère qu’ils seront plutôt contents l’an prochain”, ose même un membre du gouvernement. Avant de lancer à la cantonnade : “Comparé à nos voisins, on peut quand même se dire que ce qu’on a fait jusqu’ici est pas mal ?

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