Congrès Les Républicains : le "sixième homme" Denis Payre peine à réunir ses parrainages
Les six candidats au Congrès Les Républicains ont jusqu’au mardi 2 novembre pour déposer 250 parrainages. Valérie Pécresse et Xavier Bertrand les ont déjà déposés, Michel Barnier en revendique plus de 500... Pour le moins connu Denis Payre, c'est plus difficile.
Denis Payre est le sixième et dernier candidat déclaré pour le congrès LR, celui que personne n’attendait. Entrepreneur, il a fait fortune dans l’informatique et prône une droite libérale et conservatrice, une ligne proche de François Fillon (qu’il avait conseillé en 2017).
Pendant des mois, Denis Payre s’est battu pour que Les Républicains lui ouvrent les portes de l'investiture pour 2022. C’est chose faite, mais il se confronte à la réalité d’une campagne. Faible notoriété, manque d’alliances : il n’a, sauf surprise, que très peu de chances d’obtenir les précieux parrainages. Et en coulisses, cela arrange bien tout le monde.
Officiellement, depuis que sa candidature est acceptée il a les mêmes accès que les autres. Il était par exemple récemment au petit-déjeuner des candidats, avec Valérie Pécresse, Michel Barnier, Xavier Bertrand, Philippe Juvin et Éric Ciotti. Et lui aussi a eu son mot à dire sur l’organisation des débats, etc.
Handicap
Mais il est intéressant de noter comment une machine politique fait pour marginaliser des prétendants : acceptée tardivement, sa campagne aura été plus courte que celle les autres, les sénateurs LR ont tout fait pour ne pas l’auditionner, et sur le terrain il se confronte au poids de ses concurrents. Denis Payre raconte en privé qu’un maire des Hauts-de-France voulait le parrainer mais que Xavier Bertrand lui aurait ordonné de ne pas le faire. "Son handicap c’est qu’il n’a pas de réseau d’élus", relativise un cadre du parti qui affirme que Les Républicains n’ont pas à l’aider pour ses parrainages.
"Cela va être vite réglé, il ne les aura pas", persifle, méprisant, l’un de ses concurrents pour le congrès. Si sa candidature a été acceptée, c'est parce qu’en politique il vaut mieux avoir un concurrent sous contrôle qu’un électron libre. "C'est un mal nécessaire", glisse un député.
"On savait très bien que Denis Payre ne ferait qu’un tour de piste et qu’il n’aurait pas ses parrainages, mais cela permet d’afficher l’image d’un parti ouvert, notamment sur la société civile."
Un cadre Les Républicainsà franceinfo
Enfin, agréger des mouvements satellite, c’est stratégique. Denis Payre n’est pas connu du grand public mais il a un réseau de patrons, il peut donc ramener de l’argent et des adhésions. Lui croit encore dur comme fer à ses chances d’être sur la ligne de départ : "Ils ont peur du dégagisme", disait-il encore mercredi 27 octobre, confiant. Il lui reste cinq jours pour obtenir ses signatures.
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