Avant 2022, Amélie de Montchalin veut réconcilier les Français avec leurs services publics
Pour mettre fin aux "absurdités de l'administration", l'exécutif se dote d’un nouvel outil : "Services Publics +".
Dans le jargon, ça s’appelle la “simplification administrative”. Le chantier est piloté par Amélie de Montchalin, ministre de la Transformation et de la Fonction publique, qui lance jeudi 28 janvier "Services Publics +", une extension de service-public.fr, le portail qui regroupe toutes les informations sur les démarches administratives
Quel est le constat ? C’est qu’il existe des incongruités dans les process. C'est par exemple l'usager qui adresse un document à la Caisse des allocations familiales (CAF) par email, et qui se voit demander de le renvoyer par courrier. C’est aussi des formulaires mal pensés ou des procédures ubuesques, lorsque l'usager ne rentre pas dans des cases prédéfinies.
"Signaler des conneries"
C’est sur "Services Publics +" que "ces conneries pourront être signalées", pour reprendre l’expression utilisée autour de Montchalin. C’est un peu l'équivalent d'un "service client" dans le privé : le fait de centraliser les avis permettra de voir plus précisément où se concentrent les dysfonctionnement.
"L’idée, c’est aussi de créer de la masse et que les usagers s’en saisissent, explique la ministre. Plus il y a d’avis, plus les administrations sont obligées de bouger." Tous les trois mois, les représentants d’administration et de services publics du type La Poste seront réunis, pour faire le point sur les avancées : "Là on nous dit que c’est absurde, qu’est-ce qui a été mis en œuvre pour corriger ?"
Le dossier n'est pas qu'administratif, il est clairement de la politique. Car "le Covid ne doit pas être prétexte à ne rien faire", répète l’exécutif. La mise en ligne de "Services Publics +" s'inscrit dans le droit fil des consignes passées par Emmanuel Macron : une action politique qui change le quotidien.
"Dites-le nous une fois !"
Tandis que d'autres réformes sont à l'arrêt à cause d'un agenda parlementaire surchargé, Amélie de Montchalin fait elle valoir que "changer des formulaires ne nécessite pas de loi". La ministre souhaite aller plus loin d’ailleurs, en instaurant le principe du "Dites-le nous une fois !".
Cela revient à faire en sorte que ce ne soit pas à l’usager de renvoyer à chaque service sa taxe d’habitation ou son avis fiscal… Ces documents existent déjà dans les tuyaux administratifs, charge aux administrations de se les réclamer entre elles sans faire peser l’effort sur l’usager. C’est l’autre chantier de simplification à faire aboutir avant 2022.
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