Transition écologique : le secteur de la finance peut mieux faire
Accusé de ne pas en faire suffisamment face à la crise climatique, le secteur de la finance vient de se retrouver à Paris pour dresser un état des lieux. Constat : il y a encore beaucoup à faire.
D’évidence, les promesses climatiques du secteur sont encore loin d’être en conformité avec l’objectif de l’Accord de Paris signé en 2015. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire lui-même le reconnaît : "les engagements pris ces dernières années sur l’arrêt du financement du charbon et la réduction de celui des hydrocarbures non conventionnels ne sont pas suffisants… Il faut aller plus vite et être plus transparent", insiste-t-il.
Pour faire face aux critiques, la place de Paris a annoncé la création d’un Institut de la finance durable, qui sera opérationnel dans les prochaines semaines. Ce qui est largement insuffisant aux yeux des associations écologistes qui l'ont fait savoir jeudi 27 octobre en manifestant sur les marches de la Bourse.
Flou sur les investissements durables
C'est la Banque centrale européenne qui le dit : actuellement, les grandes banques commerciales sont loin de respecter les bonnes pratiques. Mais comme l’expliquait jeudi 27 octobre sur franceinfo le patron du Crédit Agricole, Philippe Brassac : "Nous pouvons à tout instant décider d’arrêter le financement des énergies fossiles du jour au lendemain… Le faire immédiatement, cela pose une question de responsabilité de ce qui doit être une transition en tant que telle". Sous-entendu, attention aux effets collatéraux, notamment en termes d’emplois.
Bien plus loin que certaines entreprises qui font ce que l’on appelle du "greenwashing" (de la publicité sur le dos de l’environnement), il s’agit faire travailler ensemble public et privé pour investir dans la transition écologique. Les particuliers sont mis à contribution, chacun peut y participer à travers son épargne notamment, mais un grand flou demeure. Les critères qui définissent ce qu’est exactement un investissement durable ne sont pas encore totalement connus. Par exemple, nous n'avons rien de précis sur les investissements liés à l’eau, la pollution, l’économie circulaire et la biodiversité. Quant à l’obligation de publication des données environnementales par les entreprises, elle ne commence qu’en janvier 2023.
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