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Pouvoir d'achat : pourquoi les tarifs des assurances vont encore augmenter en 2024

La tendance apparaissait déjà début septembre avec la réunion des réassureurs à Monaco. Cette fois ce sont les assureurs grand public qui commencent à préparer le terrain. Les premiers chiffres qui circulent sont tous orientés à la hausse.
Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un contrat d'assurance automobile (photo d'illustration), le 22 novembre 2016 (JEAN-FRAN?OIS FREY / MAXPPP)

Les prix augmentent chaque année mais cette fois, pour 2024, la facture risque d’être un peu plus salée. Selon le cabinet spécialisé Facts & Figures, on pourrait assister à un doublement des tarifs sur certaines prestations. Les assurances habitations et les mutuelles santé devraient être particulièrement touchées : +8%. Pour ce qui est de l’automobile, on devrait être autour de 4% de hausse.

Le poids de l'inflation

Cette perspective de hausse s’explique d’abord par l’inflation. Les tensions sur les matières premières pour remettre les voitures d’aplomb après un accident pèsent sur les factures à rembourser. Sans parler des volumes plus importants de SUV à assurer, des véhicules plus coûteux à réparer que les modèles traditionnels plus légers. C’est-à-dire que le nombre d’accidents auto diminue mais les coûts de réparation augmentent.

Il y a aussi la multiplication des catastrophes naturelles, l’augmentation du prix des médicaments (+7% sur un an) et les revalorisations de consultations médicales à prendre en compte. Autant de sommes qui s’ajoutent aux volumes à rembourser par les mutuelles. Voilà la composition du cocktail pour 2024.

L’année dernière, les grands groupes d’assurance s’étaient engagés à contenir la hausse des primes payées par les clients sous le niveau d’inflation. Mais depuis certains événements se sont ajoutés comme les dégradations liées aux violences en banlieue. La facture des émeutes, après la mort du jeune Nahel à Nanterre fin juin lors d’un contrôle routier s'élève à 650 millions d’euros pour les assureurs, soit le double des prévisions.

Des pressions politiques

Dans le contexte économique actuel la Première ministre, Élisabeth Borne, appelle les assureurs à la modération. Est-ce qu’ils vont jouer le jeu ? Il y a loin entre les souhaits des politiques et les réalités financières auxquelles sont confrontés les entreprises d’assurances et les réassureurs qui assurent eux-mêmes les assureurs en amont. Une cascade de coûts à rembourser par les professionnels. Face à la multiplication des risques et des événements à assurer, il n’est pas dit que les souhaits du gouvernement soient pleinement entendus.

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