Pouvoir d’achat : pour quelles raisons les PME et TPE sont-elles frileuses à l’idée d’augmenter les salaires en 2024 ?
Moins de deux tiers des petites et moyennes entreprises (PME) et des très petites entreprises (TPE) comptent donner un coup de pouce aux rémunérations cette année : 64% des dirigeants interrogés le feront s’ils le peuvent, alors qu’ils étaient 72% en 2023 à la même époque. Si hausses de salaires il y a, elles devraient atteindre 2,6% en moyenne. C’est ce qui ressort du baromètre trimestriel, publié mardi 27 février, et établi par Bpifrance Le Lab et l’institut de conjoncture Rexecode, deux sociétés d’études économiques.
Les PME rencontrent plusieurs difficultés. Tout d'abord, la demande n’est pas au rendez-vous et la production stagne. Les trésoreries ne sont pas exsangues – elles ont même progressé très légèrement selon l’enquête –, mais les petits patrons restent prudents face à une conjoncture incertaine. Et puis autre facteur important dans le débat actuel sur le pouvoir d’achat, près de la moitié des PME et TPE françaises sont confrontées à l’impact des hausses automatiques du smic, qui tient compte de l'inflation.
S’il est moins problématique pour les grandes entreprises, le rattrapage des bas salaires par l’augmentation du smic est beaucoup plus compliqué pour les petites structures, car les PME et TPE n’ont pas la même capacité d’augmenter leurs salariés sans mordre sur leurs marges. À quoi il faut ajouter le renchérissement des coûts du travail avec la suppression des allègements de cotisations patronales.
La crainte de trop augmenter les prix
Le peu de hausses de salaires prévues cette année n’est pas la seule conséquence de cet attentisme des petits patrons. L’autre effet se retrouve dans la politique des prix. Face à la demande qui stagne, les dirigeants de PME et TPE interrogés par Rexecode et Bpifrance Le Lab ne veulent pas trop augmenter leurs prix, de peur de brider encore plus cette demande. Certes, cela va contribuer à la désinflation (la baisse des prix tant attendue pour certains biens de consommation), mais on voit combien la situation reste compliquée à gérer.
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