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Le marché des voitures neuves s’effondre en Russie

Moins 83% ! C’est la chute des ventes de voitures neuves en Russie au mois de mai. C'est bien peu de chose par rapport aux victimes de la guerre, mais l’automobile est un secteur économique clé pour le pays et sa population.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une Renault Logan présentée à l'usine automobile Avtoframos à Moscou en 2005 (illustration). (ALEXANDER NEMENOV / AFP)

Le chiffre suffit à prendre conscience du problème. Au mois de mai, seules 24 200 voitures neuves ont été écoulées sur le marché russe. Autant parler d’un marché anémié. Outre l’inflation qui frappe les consommateurs, la situation s’explique avant tout par les sanctions occidentales décidées contre Moscou qui privent l’industrie de pièces détachées. Au-delà des ventes, c’est l’ensemble de la production automobile qui est touchée, l’un des secteurs russes qui souffre le plus.

L’arme industrielle

Pour l’Occident, l’industrie automobile peut être aussi une arme, avant même de renoncer aux livraisons de pétrole. Tout le monde se focalise sur le calendrier autour duquel l’Europe va progressivement couper ses importations de brut ou de gaz russe. Mais il y a une autre parade : le blocage industriel. Dès le 24 février – date d’entrée des troupes russes en Ukraine – de nombreux producteurs de composants électroniques ont immédiatement coupé leurs livraisons à cette puissante industrie nationale.

Autre exemple : Renault, qui avait permis de redresser le géant automobile russe Avtovaz, s’est désengagé de son partenariat. Conséquence, les dizaines de milliers d’employés du premier producteur de voitures en Russie sont, pour l’instant, en congés payés, et la majeure partie de la production est à l’arrêt.

Instabilité du rouble

À cause de la guerre, l’instabilité de la monnaie nationale s’ajoute à l’inflation. Cette instabilité du rouble réduit les possibilités pour les Russes d’acheter des produits importés, dont les voitures, même si ce n’est pas leur priorité aujourd’hui.

Dans les années 2000, les grands constructeurs auto mondiaux avaient investi massivement en Russie. Leur retrait présente aujourd’hui pour Vladimir Poutine un risque majeur : celui de destructions d’emplois industriels, de peser sur les salaires et le pouvoir d’achat, avec les possibles réactions en chaîne de la population.

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