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Le brief éco. Marché pétrolier : pourquoi les cours font le yo-yo, et les prix à la pompe avec eux

Les cours du pétrole avaient chuté de 40% sur le dernier trimestre 2018. Ils repartent à la hausse depuis le 1er janvier. Difficile d’y voir clair.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Coucher de soleil sur la raffinerie de pétrole de Donges (Loire-Atlantique).
 (LOIC VENANCE / AFP)

Paradoxe : les cours du baril de pétrole repartent à la hausse depuis le 1er janvier mais les prix des carburants dans les stations-service ont encore légèrement baissé la semaine dernière. Que se passe-t-il ?

À Noël, le 24 décembre précisément, les cours du baril avaient touché un plus bas depuis des mois. Normalement, si les prix du pétrole repartent à la baisse, cela fait reculer les prix du carburant à la pompe. En réalité, la situation est beaucoup plus compliquée. Pris en étau entre la production mondiale et la crainte d’une baisse de la demande, les cours du pétrole viennent de chuter de 40% sur le dernier trimestre 2018 alors qu’ils étaient au plus faut depuis quatre ans.  

Pourquoi autant de mouvements ?  

Plusieurs facteurs combinés expliquent ces mouvements de yoyo. Les prix du baril baissent car la demande recule, notamment de la part de la Chine qui connaît un ralentissement. Parallèlement, il y a les craintes persistantes de guerre commerciale entre Washington et Pékin. Cela vient brouiller les cartes des analystes. Les incertitudes sur la croissance économique mondiale ? On peut en douter et cela ne peut qu’entraîner une remontée des cours. Tout le monde scrute l’évolution des sanctions américaines contre l’Iran et ses exportations de pétrole. Enfin, il y a la forte augmentation de l’extraction de pétrole de schiste américain. Le pompage explose depuis un an sur le sol américain au point que les Etats-Unis sont désormais le premier producteur mondial de brut devant la Russie et l’Arabie Saoudite.

Il y a aujourd’hui trop de pétrole sur le marché. L’offre est supérieure à la demande et les tensions de tous ordres sont telles que les lois du marché sont déboussolées. Les pays membres de l’Opep, qui se sont déjà engagés à limiter leur production, vont très probablement devoir envoyer un nouveau signal pour rassurer les opérateurs courant janvier.  

Quelles conséquences à la pompe ?

L’instabilité va maintenir une forte volatilité du marché pétrolier, et donc des prix dans les stations-services. Les incertitudes sur l’évolution des prix du brut n’ont jamais été aussi importantes sur les moyen et long termes. Ce qui est certains, c’est que les cours remontent depuis le Jour de l’an. Le brouillard est devenu vraiment très épais.

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