Le brief éco. Ventes de tabac : quand la crise fait les affaires de l’État
Depuis le début de la crise du Covid-19, beaucoup de fumeurs ont modifié leurs habitudes de consommation et les recettes des ventes de cigarettes ont augmenté.
Le confinement a fait évoluer la consommation des Français. Et selon une enquête réalisée auprès de la population par Santé publique France dès le début de cet isolement national en mars 2020, plus d’un quart des fumeurs ont augmenté leur consommation de tabac. Au printemps, la hausse moyenne du nombre de cigarettes par fumeur était de cinq en plus par jour. Parmi les raisons invoquées par les fumeurs : l’ennui, le manque d’activité et surtout le stress, entre l'enfermement et l'interrogation sur son emploi.
Les recettes pour l'Etat en hausse de 10%
Cette étude réalisée il y a maintenant plusieurs mois par Santé publique France, illustre toujours aujourd'hui le rapport rendu il y a quelques jours par la Commission des comptes de la Sécurité sociale. Selon ce rapport, la hausse des ventes de tabac et des taxes qui y sont liées permettront à l’Etat de récupérer cette année entre 13 et 14 milliards d’euros : 10% de plus, soit environ 1,3 milliard d’euros.
En réalité, l’angoisse et le stress des Français n’expliquent pas à eux seuls cette hausse des recettes. Il y a deux autres facteurs. D'abord, le confinement a fait baisser l’achat de tabac à l’étranger par les habitants des zones frontalières, où les paquets de cigarette sont moins chers, les reportant en France. Et puis la forte hausse des taxes continue, en vertu de l’engagement pris par Emmanuel Macron au début de son mandat au nom de la santé publique. L’État prélève aujourd’hui 80% du prix d’un paquet vendu. Sur un paquet à dix euros en moyenne, c’est donc plutôt rentable pour les caisses publiques.
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