Le brief éco. Trump ne pourra pas tenir toutes ses promesses protectionnistes
Donald Trump ira-t-il jusqu’au bout de sa politique protectionniste en se coupant du reste du monde ? C'est impossible car ses projets le lui interdisent.
L’isolationnisme que Donald Trump a vendu pendant toute sa campagne présidentielle met à plat l’ambition des Etats-Unis, âprement défendue par Barack Obama, de s’imposer notamment en Asie comme première puissance économique. L'objectif étant de contrer l'expansion de la Chine. Le Japon, qui veut lui aussi s’imposer dans la région, avait trouvé en Washington un allié. Un grand accord commercial, le partenariat transpacifique (TPP) avait été signé en 2015 entre les USA et 11 pays d’Asie-Pacifique, dont le Japon. C’est cet accord, qui n'est pas encore ratifié officiellement, que Trump veut faire sauter.
La voie se rouvrirait pour la Chine
Si Donald Trump va jusqu’au bout et ne ratifie pas l'accord transpacifique, c’est un boulevard qui s’ouvre pour Pékin. L’idée trotte dans la tête des Chinois depuis longtemps et ils attendent de pouvoir saisir la balle au bond : occuper le terrain lâché par les Etats-Unis et conclure rapidement, avec les voisins du Pacifique, jusqu’en Amérique latine, un vaste accord pour faire du commerce dans le dos des américains.
Trump ne prendra pas ce risque. Le pragmatisme du futur locataire de la Maison blanche va reprendre le dessus. Les républicains vont très vite ramener leur leader à la raison, ne serait-ce que pour financer le plan de relance budgétaire promis. Il s'agit d'un plan de 500 à 600 milliards de dollars pour relancer les grands travaux, couplé à une baisse de l’impôt sur le revenu. Cela s’appelle un choc fiscal et il va falloir le financer.
Les Etats-Unis ont besoin de l'Asie pour financer leur dette
Pour les Etats-Unis, le seul moyen de financer ce plan de relance budgétaire est de garder d’excellentes relations avec leurs partenaires commerciaux. La majeure partie de la dette américaine est aujourd’hui détenue par la Chine et le Japon : ce sont, par exemple, les économies des retraités japonais placées dans les fonds de pension américains.
La dette publique américaine atteint aujourd’hui 20 000 milliards de dollars. Le montant pour la dette des entreprises privées est le même et il faut y ajouter 10 000 milliards de dollars de dette des ménages. Au total, la dette américaine s’élève aujourd’hui 50 000 milliards de dollars. Si les taux d’intérêt remontent, son poids sera alourdi avec 2 000 milliards d’intérêts à rembourser par an. Donald Trump, l’isolationniste, pourra difficilement aller jusqu’au bout de sa logique, à moins d'entraîner l’Amérique entière dans une folle spirale.
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