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Le brief éco. Trump n’a besoin de personne, sauf d’Harley-Davidson

Harley-Davidson, ne va plus produire aux États-Unis une partie de ses bolides destinés à l’exportation. Le constructeur de motos américain explique qu’il ne veut pas subir les taxes mises en place par l’Europe en réponse à la guerre commerciale menée par Donald Trump.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le constructeur américain Harley-Davidson veut délocaliser une partie de sa production (DREW ANGERER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

C’est ce qui s’appelle l’arroseur arrosé. En surtaxant l’acier et l’aluminium européens importés aux États-Unis, Donald Trump se prend le retour du boomerang en pleine figure. Et de manière suffisamment violente pour reconnaître qu’il est "surpris" par cette décision. Le président américain a tweeté tard, lundi 25 juin dans la soirée. Qu’une société mythique, un des emblèmes de l’Amérique, ose réagir aussi frontalement à sa politique, et le président fulmine. C’est un sérieux revers pour son protectionnisme débridé. Camouflet d’autant plus marquant pour Trump que le constructeur de motos implanté à Milwaukee (Wisconsin) avait été un des premiers groupes invités à la Maison Blanche, au début de son mandat pour illustrer sa stratégie de renaissance de l’industrie manufacturière américaine.  

Impact chiffré  

Les taxes douanières mises en place par l’Europe sur certains produits américains (dont les motos) vont renchérir les prix de vente. Concrètement, les taxes viennent de passer de 6 à 31% sur les motos entrant sur le marché européen, ce qui renchérit le prix au détail de chaque véhicule de 2 200 dollars (1 800 euros). Et comme l’Union européenne est le deuxième marché d’Harley Davidson avec 40 000 motos vendues l’année dernière, ce sont les concessionnaires qui devraient payer la facture. D'autant qu'Harley Davidson voit déjà ses ventes baisser, notamment à cause de la concurrence des motos japonaises.

Harley-Davidson pourrait se délocaliser en Inde, Thaïlande, Brésil ou Australie 

Harley-Davidson dispose aujourd’hui d’usines en Inde, en Thaïlande, au Brésil et en Australie mais rien de précis n’a été annoncé. On en saura probablement plus le 24 juillet prochain lors de la présentation des résultats. Quoi qu’il en soit, les motos américaines victimes collatérales des décisions prises par le président américain, pour des raisons fondées, Trump n’a pas vu venir. Reste maintenant à savoir quelles autres firmes américaines pourraient emboiter le pas. Le protectionniste de Donald Trump n’a certainement pas fini de livrer ses surprises.  

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