Le brief éco. Tempête Harvey : pour les assureurs, c'est déjà l'heure des comptes
La tempête Harvey devrait coûter entre 50 et 100 milliards de dollars aux assureurs américains, selon les premières estimations.
La tempête Harvey, qui touche Houston aux Etats-Unis, pourrait coûter au bas mot entre 50 et 100 milliards de dollars aux assureurs américains. On sait déjà que ça sera l’une des tempêtes les plus coûteuses en termes d’assurance. Sans parler évidemment des morts, des victimes et du traumatisme moral qui, eux, n’ont pas de prix. Mais il y a bien une réalité économique derrière les aléas climatiques à répétition.
Katrina, qui avait frappé La Nouvelle-Orléans en 2005, marquait un record toute catégorie. Au final, les dégâts s’étaient élevés à 150 milliards de dollars. Mais en ce qui concerne Harvey, les experts sont tous d’accord : la tempête est toujours active, on ne fait que découvrir les premiers terribles impacts. La première estimation serait finalement loin du compte.
La difficile anticipation des aléas climatiques
Toutes les régions du monde sont de plus en plus touchéespar les aléas climatiques attribués généralement au réchauffement de la planète. Est-ce un argument pris en considération par les assureurs aujourd’hui ? Oui. Mais, pris isolément, tous ces événements ne peuvent pas être uniquement liés au réchauffement climatique. Il y a aussi les facteurs humains. On se souvient notamment des ravageurs feux de forêts de l’Alberta, au Canada, en 2016. Ce sont justement les incertitudes qui posent problème. Un assureur n’est pas un météorologue mais il doit assumer quand la météo fait des siennes.
Le changement climatique n’est pas perceptible d’une année sur l’autre. Or, les contrats d’assurance sont établis à l’année. Ce qui rend très difficile l’évaluation en termes de coûts. Autre vrai sujet : l’urbanisation qui explique notamment les inondations qui ont frappé le sud-est de la France, l’année dernière. Ce phénomène va beaucoup plus vite que le réchauffement climatique et c’est ce qui devrait réellement peser sur le coût des assurances dans les prochaines années. La prime d’assurance devient un vrai moyen de pression, un outil dissuasif dans certaines régions. C'est plus difficile dans certains pays, comme l’Inde également touchée par d’importantes inondations. Des pays sujets à une explosion de la démographie et où la construction en zones exposées relève plus de considérations politiques.
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