Cet article date de plus de cinq ans.

Le brief éco. Une taxe dissuasive sur les boissons sucrées, ça marche… aux Etats-Unis

Les boissons sucrées et édulcorées sont régulièrement montrées du doigt pour leurs effets néfastes sur la santé. Une étude vient de prouver qu’une taxe sur ces boissons a un réel impact sur la consommation… mais c'est aux Etats-Unis, l’empire des sodas 

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Deux verres de soda à l'orange et de soda au cola. (PICTURE ALLIANCE / PICTURE ALLIANCE)

La taxe imposée aux Etats-Unis sur les sodas a des conséquenses sur la consommation des Américains. Précisément dans la ville de Philadelphie, où une taxe est imposée depuis le 1er janvier 2017 sur ce type de boissons, ce qui a fait chuter les ventes de près de 40%. Une taxe de 50 centimes de dollar par litre. Comme les magasins ont répercuté cet impôt totalement ou en partie, le prix moyen de la bouteille a augmenté de 24 cents dans les supermarchés, et de plus de 50 cents dans les supérettes. Ces chiffres, tirés des bases de données des caisses des magasins, sont publiés dans la dernière édition du journal de l’Académie américaine de médecine.

Pour être certains que c’est bien cette taxe qui fait baisser la consommation de sodas, les chercheurs ont comparé Philadelphie à Baltimore, qui n’applique pas de taxe spéciale. Là-bas, les ventes sont restées stables. Les enquêteurs se sont même aperçu que les consommateurs ont partiellement compensé en se rendant dans les magasins frontaliers, où les ventes ont augmenté. En revanche, aucun effet de substitution avec de l'eau n'a été observé.

Il existe aussi une taxe soda en France

Il n'existe ici aucune étude qui permette d’en mesurer l’impact. La France a adopté une taxe sur les boissons sucrées et édulcorées en 2012. Depuis l’année dernière, elle varie en fonction du taux de sucre compris dans les canettes, mais elle reste inférieure aux taux américains. Chez nous, on ne sait pas si la consommation baisse, en revanche, on sait que certains industriels ont trouvé la parade. Coca-Cola, par exemple, réduit la taille de ses bouteilles en les vendant au même prix. Cela compense le coût de la taxe mais ne fait pas baisser le taux de sucre. Regardez bien quand vous allez faire vos courses.

Lobbying très actif

Selon le journal Le Monde, Coca-Cola aurait dépensé, depuis 2010, huit millions d’euros en France pour influencer professionnels de santé, chercheurs, diététiciens, nutritionnistes, clubs sportifs, etc. Nous attendons donc toujours de connaître les effets concrets et réels de la taxe appliquée en France, qui rapporte quand-même à l'Etat plusieurs centaines de millions d'euros chaque année. Faudrait-il déjà disposer d'un outil qui permette de calculer l'impact sur la consommation. Un noble chantier pour la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn.  

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.