Cet article date de plus de quatre ans.

Le brief éco. Réorganisation d’Air France : ce qui attend Hop! et Transavia

Ce sont les lignes les plus déficitaires qui doivent fermer en premier. Les vols de Hop! au départ d’Orly vont être abandonnés.

Article rédigé par franceinfo - Vincent Touraine
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Avion Bombardier de la compagnie aérienne Hop-Air France à l'aéroport de Pau (Pyrénées-Atlantiques). (MATHIAS KERN / FRANCE-BLEU BÉARN)

C’est une journée cruciale pour Hop!, car la compagnie régionale d’Air France réunit son comité économique et social mercredi matin. Au programme : le plan de restructuration de la direction qui prévoit la suppression de près de la moitié de ses effectifs, et de 40% de ses vols. En quoi y a-t-il urgence chez Hop! ?


Il y a urgence parce que le réseau domestique d’Air France perd beaucoup d’argent et pèse sur les comptes du groupe : on parle de 200 millions d’euros de pertes en 2019, dont 80 millions directement imputables à Hop! Et la situation s’est encore dégradée avec la crise sanitaire, qui a paralysé le trafic pendant le confinement. 


Créé en 2013 du regroupement de Brit Air, Régional et Airlinair, Hop! doit revenir au plus vite à l’équilibre. Il va donc réduire son trafic de 40% dans les trois ans qui viennent, et perdra au passage un millier d’emplois sur un effectif total de 2 400 salariés. Les premiers départs interviendront dès l’an prochain et s’échelonneront jusqu’en 2023.

Air France doit réorganiser ses vols domestiques

Ce sont les lignes les plus déficitaires qui fermeront en premier. Les vols de Hop! au départ d’Orly vont être abandonnés – comme les liaisons vers Clermont-Ferrand ou Mulhouse – et les autres seront concentrés sur les “hubs” de Roissy et de Lyon. Des lignes comme Paris-Biarritz ou Paris-Montpellier par exemple, opérant depuis Orly, seront transférés à Transavia, la filiale low-cost d’Air France.
D’ici à 2023, Hop! verra son nombre d’appareils passer de 71 à 32. Et pour faire encore plus d’économies, un modèle unique d’avion de marque Embraer sera conservé, dont la maintenance se fera à Clermont-Ferrand. Les ateliers de Morlaix et de Lille vont devoir baisser le rideau.


Hop! fait les frais de la concurrence avec le train, mais aussi de la transition écologique. En échange de ses 7 milliards d’euros d’aide à Air France, le gouvernement exige l’abandon des liaisons assurées en moins de 2h1/2 par le TGV.

Transavia gagnant dans l'histoire

Le grand enjeu du moment chez Air France c’est la montée en puissance de Transavia, l’entité à bas coût du groupe. Un sujet d’ailleurs soumis à référendum par le syndicat de pilotes SNPL à ses adhérents, et dont les résultats sont aussi attendus aujourd’hui. Les pilotes d’Air France ne voudraient pas que la nouvelle venue ne marche trop sur leurs plates-bandes. Ceux de Transavia font plus d’heures de vol, ce qui en fait une entité bien plus rentable. Sur le national, Transavia pourra donc se développer à partir de Paris-Orly, mais les liaisons vers Marseille, Toulouse, Nice ou la Corse, resteront dans le giron d’Air France.

Air France pourra-t-elle surmonter la crise que traverse l’aérien ?

En partie, oui, même si la restructuration d’Air France va bien au-delà de celle de Hop! Car au total, ce sont plus de 7 500 postes que le groupe compte supprimer d’ici à fin 2022.


Mais Air France a déjà montré par le passé qu’elle était capable de se réinventer en période de crise, et même d’en profiter. Comme après le 11 septembre et le Sras, qui lui avaient permis de racheter KLM. Aujourd’hui c’est le coronavirus qui pourrait rimer avec opportunités.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.