Le brief éco. Relance économique : pleins pouvoirs à Bruno Le Maire
Parmi les tâches de Bruno Le Maire, conforté dans ses fonctions de ministre de l’Economie, celle de préserver le plus d'emplois possible en cette période de crise.
Bruno Le Maire fait partie des ministres qui conservent leur portefeuille. Il gagne même un galon en devenant ministre de l’Economie, des Finances et de la relance. C’est à lui que revient la tâche de piloter le redémarrage de l’activité.
L’objectif est de mettre en marche le plan de relance promis par le président de la République et qui doit être dévoilé d’ici fin août. Le scénario est connu. Emmanuel Macron en a rappelé le synopsis lors de son intervention télévisée du 14 juin : "Bâtir un modèle économique durable, plus fort ; travailler et produire davantage pour ne pas dépendre des autres". Autant dire un retour à la souveraineté, autant que possible, dans les secteurs industriels stratégiques.
Derrière les mots, les actes
La priorité est de préserver le plus d’emplois possible malgré la baisse d’activité. Celles et ceux qui auront perdu leur travail à cause de la crise vont s’ajouter aux 600 000 à 700 000 jeunes, qualifiés ou non, qui vont arriver à la rentrée sur un marché du travail déprimé et saturé. La situation est explosive sur le plan social. Il faut perdre aussi peu que possible de capital humain et financier. L’un ne va pas sans l’autre. Concrètement : éviter les faillites et favoriser les investissements de long terme.
Continuer à lutter contre le chômage de masse
Pour ce qui est du capital humain, l’économiste Patrick Artus résume très bien la situation : les secteurs qui vont embaucher ne sont pas ceux qui auront détruit les emplois. Le problème de reconversion des salariés est donc considérable et risque de submerger nos systèmes de formation. Autre objectif : ne pas fabriquer ce que les économistes appellent des entreprises "zombies", des sociétés qui ne vivent que grâce à l’endettement et aux subventions. Ces entreprises vivotent pendant des années sans croissance, ni investissement, ni innovation (14% des entreprises françaises sont aujourd’hui des "zombies").
Enfin, il va falloir boucher les trous de la protection sociale. Avec la crise, des artisans, indépendants et intermittents ont perdu beaucoup, voire tous, leurs revenus. Il faut donc étendre le filet de protection sociale à celles et ceux qui ne sont pas couverts aujourd’hui. Autant dire que le défi est immense : jeunesse, emplois, inégalités,écologie, climat… tout cela, comme l’a promis le chef de l’État, sans augmenter les impôts. Bruno Le Maire doit s’inscrire dans une perspective de long terme tout en étant lucide sur le court terme.
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