Le brief éco. Référendum italien : les banques dans la tourmente
Les conséquences de la démission du Président du Conseil italien Matteo Renzi dans la foulée du "non" au référendum constitutionnel ne sont pas uniquement politiques. Sur les marchés financiers, la tension est particulièrement attendue sur les valeurs bancaires.
La démission du président du Conseil italien Matteo Renzi pourrait aussi avoir des conséquences économiques dans un pays déjà en difficulté. La dette publique dépasse 130% du PIB, et côté croissance, c’est l’encéphalogramme plat avec à peine plus de 0.8% attendu cette année. Dans ce paysage anémique, le système bancaire italien pourrait bien être la première victime collatérale.
De quoi souffre le secteur bancaire italien ?
Banques trop petites, trop nombreuses et percluses de créances douteuses... le cocktail italien est explosif. Une banque est le symbole de ce mal qui ronge le système : la "Monte dei Paschi", la plus vieille banque du monde et troisième italienne. Elle a perdu près de 90% de sa valeur sur un an.
Croulant sous les créances douteuses, la "Monte dei Paschi" est sur un volcan qui vient de nécessiter un plan de sauvetage de 5 milliards d’euros.
C’est cette recapitalisation qui pourrait être remise en question par le "non" au référendum et le départ de Matteo Renzi. Si la banque de Sienne, en Toscane, capote, c’est tout le système italien qui pourrait être menacé.
D'autres établissements bancaires déjà en difficulté
Les créances douteuses des banques italiennes représentent aujourd’hui 20% du PIB italien, c'est à dire 360 milliards d'euros au bas mot. Cela représente plus d'un tiers de l'ensemble des créances détenues par les établissements européens.
Parmi les autres groupes en difficulté, on trouve la banque UniCredit qui est dirigée par un ancien de la Société Générale, le français Jean-Pierre Mustier, qui doit dire le 13 décembre comment il compte se sortir de cet imbroglio.
Quelles conséquences pour l'ensemble du secteur bancaire européen ?
A Bruxelles comme au siège de la BCE qui se trouve à Francfort, on se veut rassurant sur un possible effet systémique. De récents stress-tests sur les banques européennes se sont bien déroulés.
Tous les pare-feux sont en place et les banques étrangères qui ont été sollicitées pour venir en aide à leurs consœurs italiennes ont sagement décliné. C’est notamment le cas du Crédit Agricole et de BNP PARIBAS dont l’Italie est respectivement le deuxième et troisième marché domestique.
Le président de la banque centrale européenne, Mario Draghi, est très attendu lors de la prochaine réunion du Comité de politique monétaire jeudi 8 décembre… et pas seulement parce qu’il est lui-même italien.
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