Le brief éco. Quick avale Hippopotamus
Le groupe familial Bertrand rachète les restaurants Hippopotamus qui appartenaient au groupe Flo, en grandes difficultés financières. Olivier Bertrand se trouve à la tête de 26 000 personnes.
Le groupe Bertrand, propriétaire de Quick, avale la chaîne de restaurants Hippopotamus détenue par le groupe Flo, en difficultés financières. C'est une très belle prise pour le groupe familial Bertrand, premier restaurateur indépendant de France
Hippopotamus a perdu sa peau épaisse. La bête a vieilli, mal vieilli. Sur son dernier exercice, l’entreprise a perdu 65 millions d’euros. Propriété du groupe Flo, qui appartient lui-même au milliardaire belge Albert Frères depuis 2005, la marque Hippopotamus n’a pas été rénovée ces dernières années et les attentats de 2015 lui ont porté le coup de grâce avec la baisse de la fréquentation à Paris, sa principale implantation.
Groupe Bertrand, c’est Quick, Burger King, mais aussi, dans un autre genre de beauté : la concession de la restauration du château de Versailles, la brasserie Lipp à Paris, le Procope boulevard Saint-Germain, les salons de thé Angelina, etc.
Pour le groupe Flo, qui vend, c’est l’occasion de restructurer une dette de 75 millions d’euros dont une grosse partie va être annulée par les banques en échange d’un nouvel emprunt de 12 millions par l’acquéreur. Flo va vendre aussi une de ses autres enseignes, Tablapizza, mais c’est le groupe Le Duff qui va racheter (Le Duff, ce sont notamment Pizza Del Arte ou Brioche Dorée). Que des enseignes populaires.
Stratégie de conquête pour Groupe Bertrand
Groupe Bertrand fait partie de ces entreprises discrètes mais efficaces. Toujours à l’affut des bonnes affaires dans la plus grande discrétion. En 2015, c’était la reprise de Quick, sans fusion prévue avec l’autre navire du groupe, Burger King. Avec 600 restaurants au total, chacun a gardé son nom. C'est probablement ce que le nouveau propriétaire fera avec Hippopotamus, une fois relooké et rafraîchi. En réalité le groupe avale ses confrères et, du coup, maîtrise sa propre concurrence en conservant la dynamique des marques et leurs profits.
Cette stratégie est incarnée par le patron. Olivier Bertrand, 47 ans, natif du Cantal, un bon auvergnat, ancien employé de banque, sans même le bac en poche. Aujourd’hui à la tête d’un empire de 26 000 personnes et 1,5 milliard d’euros de chiffres d’affaires. De quoi, peut-être, un jour, détrôner MacDo. Mais cela sera une autre histoire. Chez les Bertrand, on n’est pas bougnats pour rien.
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