Le brief éco. Quel coût économique et social pour le Made in France ?
A l'occasion de l'ouverture du salon Made in France à Paris vendredi, il convient de faire un peu de ménage dans les différents logos et labels, avant de se pencher sur leur attrait.
Le salon Made in France se tient du 18 au 20 novembre, porte de Versailles, à Paris. 450 exposants devraient recevoir 55 000 visiteurs. La question du Made in France, c’est celle du logo et des appellations, mais aussi de tout un écosystème. La réflexion nous ramène à la désindustrialisation dont souffre la France. Les entreprises vont fabriquer dans d’autres pays, où les coûts sont beaucoup plus faibles, avec les conséquences sociales que l’on connaît chez nous.
Parle-t-on du "fabriqué en France" ou du "acheté en France" ?
Des études montrent que les Français sont prêts à payer plus cher pour acheter labélisé "France". Selon un sondage Ifop réalisé début octobre, près de 9 français sur 10 (86% exactement) font attention à la provenance des produits qu’ils achètent. 90% disent privilégier, à prix équivalent, un produit made in France. En réalité, tout dépend des questions posées car nous baignons dans le contexte incontournable de la mondialisation qui offre aux consommateurs une grande diversité de produits. Dans une précédente étude, la question était : "Êtes-vous prêt à payer un produit 5 à 10% plus cher s’il est fabriqué en France ?". Réponse des sondés : oui, à plus de 60%.
La question est biaisée. Il faut savoir que le différentiel de prix à la frontière n’est pas de 5 ou 10% mais dans un rapport de 1 à 3. Il faudrait donc demander aux Français : "Êtes-vous prêt à payer un produit deux à trois fois plus cher pour une diversité moindre de produits ?" On peut parier sur une réponse différente.
Quelles implications derrière le terme "label" ?
Il est positifr d'offrir une marque de fabrique aux dindes de Licques, dans le Pas-de-Calais, dont les élevages ne peuvent être délocalisés, ou aux skis Rossignols qui ont rapatrié en 2013 leur production à Sallanches, en Haute-Savoie, grâce aux subsides de l’Etat. Mais il faut dire à quoi correspond concrètement le label. Ce qui compte pour les petits producteurs, c’est de pouvoir vendre leurs idées et leurs produits en France, mais en s’inscrivant aussi dans une chaîne de production mondiale, exportatrice. Ce que maîtrisent difficilement beaucoup de PME.
Donc, un logo ou une appellation, c'est bien Un terrain fiscal, juridique et réglementaire favorable, et surtout simplifié, c’est mieux.
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