Le brief éco. Privatisations : l’Etat gardera la main sur les entreprises stratégiques
L’Etat veut récupérer de l’argent frais pour financer l’innovation et aider les entreprises à investir.
Il ne se passe plus une semaine sans que l’on parle de privatisation. Dimanche 8 avril, c’est la privatisation de la Française des Jeux qui a de nouveau été évoquée dans le Journal du Dimanche. La FDJ qui n’est qu’une des entreprises concernées
La liste précise des autres entreprises concernées des cessions de capital reste à connaître. Mais c’est devenu un secret de Polichinelle : on sait que la Française des Jeux fait partie du lot depuis longtemps. Le sujet avait de nouveau été publiquement évoqué à l’Assemblée nationale la semaine dernière lors des questions au gouvernement. Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire avait déclaré que l’Etat conserverait le contrôle de ses actifs stratégiques malgré les privatisations d’ADP et de la FDJ.
Les nouveautés
Selon le Journal du Dimanche, l’Etat cèderait environ 50% des parts sur les 72% qu’il détient aujourd’hui dans le FDJ. Il garderait une minorité de blocage avec au moins 25% du capital. La FDJ, qui exerce le monopole sur les jeux de hasard, devrait ouvrir son capital et changer de statut au plus tard début 2019. Les options d’achats seraient réservées aux salariés de l’entreprise ainsi qu’aux buralistes (via la bourse) et un acteur important ferait son entrée pour aider l'entreprise à se développer.
Dans tous les cas, les taxes sur les jeux, qui étaient de trois milliards d’euros en 2016 et qui reviennent à l’Etat, seront maintenues.
L’Etat cède des parts mais garde la main
L’Etat veut continuer de veiller au grain, notamment sur les questions de santé publique. Une nouvelle autorité de régulation pourrait être créée pour superviser l’ensemble des jeux de hasard et garantir la lutte contre l’addiction.
En réalité, ce que veut surtout l’Etat, c’est récupérer de l’argent frais pour financer l’innovation et aider les entreprises à investir. Le fruit des privatisations servant à alimenter un fond doté dans un premier temps de 10 milliards d’euros. Le fruit des privatisations seraient également bienvenus pour rétablir le crédit de la France sur la scène internationale en allégeant la charge de la dette publique (plus de 97% du PIB).
Interventionnisme occasionnel
En cas de coup dur, l’Etat pourrait remonter dans le capital de certaines entreprises. Il pourrait refaire comme il avait procédé en 2012 avec Peugeot pour éviter la faillite à cette entreprise privée. Aux Etats-Unis, Obama avait fait la même chose avec General Motors à la fin des années 2000.
Pour ce qui est des cessions de participations à proprement parler, la question devrait être réglée le 16 mai prochain en Conseil des ministres. Bercy ne fait aucun commentaire sur cette date.
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