Le brief éco. PME et ETI peinent à recruter et fidéliser les talents

Les PME et ETI (Entreprises de taille intermédiaire) ont plus de mal que les grands groupes à attirer les talents et, surtout, à les retenir. C’est ce qui ressort de la dernière enquête de Bpifrance Le Lab, dévoilée par franceinfo.

Un déficit de notoriété

Principal enseignement de cette enquête : les 150 000 PME et ETI françaises restent trop méconnues des personnes qui cherchent un emploi. C’est un paradoxe. Les PME et ETI sont les entreprises qui recrutent le plus en France. On peut donc imaginer que si elles étaient mieux connues par les demandeurs d’emplois, elles recruteraient encore plus. Mais, c’est un fait, les grands groupes (on en compte environ 300 en France) et les start-up (au nombre d’environ 10 000) ont meilleure image.

L'implantation géographique, qui représente parfois un handicap pour leur politique de ressources humaines, le manque d'attractivité en termes d'avantages sociaux et les exigences souvent plus élevées dans les petites structures, participent au déficit de notoriété des PME et ETI.

Un manque de salariés qualifiés

Selon les réponses de 2 000 dirigeants de PME et ETI interrogés par les équipes de Bpifrance Le Lab, il s’avère que 8 entreprises sur 10 éprouvent des difficultés à recruter un profil correspondant parfaitement à leurs besoins. Six sur dix estiment même manquer de talents pour grandir. Pire : plus de 40% des sociétés sondées ont déjà dû faire face à des départs de salariés clés, ce qui met en péril la croissance de ces sociétés qui ne peuvent pas se développer comme elles l’entendent. Par ailleurs, 70% des entreprises touchées manquent de profils opérationnels chez les ouvriers qualifiés, les techniciens, les comptables, les informaticiens. Cela illustre parfaitement le débat actuel autour de la formation et de l’apprentissage.

Des pistes pour améliorer l'avenir

Bpifrance Le Lab, qui offre aux entreprises un service appelé "Diagnostic 360", a identifié un certain nombre de mesures facilement applicables pour recruter et fidéliser les talents, parmi lesquelles s’inspirer des grands groupes en instaurant des primes de performances individualisées, de la participation ou de l’intéressement, ou encore ouvrir le capital aux salariés. D'autres initiatives, moins coûteuses, peuvent aussi être fédératrices, comme organiser plus de réunions d’équipes, de séminaires et de moments de convivialité. Il est enfin urgent d'améliorer la présence de ces entreprises  sur les réseaux sociaux (seules 30% des PME actuellement). Point positif : l’innovation et la présence à l’international freinent les difficultés de recrutement.