Cet article date de plus de six ans.

Le brief éco. Pétrole : l’Arabie saoudite réduit la voilure

L’Arabie saoudite va réduire sa production de brut. Cette décision intervient alors que le prix du baril dégringole et fait craindre un effondrement des cours.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le champ pétrolier de Ghawar en Arabie saoudite. (MAXPPP)

On aurait tendance à dire que si les prix du pétrole repartent à la baisse, cela va faire reculer les prix du carburant à la pompe. En réalité, la situation est beaucoup plus compliquée. Nous avions déjà connu cela en 2014 : pris en étau entre un bond de la production chez grands pays producteurs et la crainte d’une baisse de la demande, les cours du pétrole viennent de chuter de 20% sur un mois alors qu’ils étaient au plus faut depuis quatre ans. Vendredi 9 novembre, le baril est passé sous la barre des 70 dollars. Les pays producteurs appellent à une "nouvelle stratégie" mais sans plus d'action.

C'est dans ce contexte que l’Arabie saoudite a décidé de prendre les devants : à partir de décembre, Ryad réduira ses exportations de 500 000 barils / jour pour faire baisser un peu la tension.

L'impact sur le prix à la pompe impossible à prédire

Les prix du baril baissent car la demande recule, notamment de la part de la Chine qui connaît un ralentissement de sa croissance. Quant aux sanctions américaines contre l’Iran, elles étaient censées faire grimper les prix du brut, mais sont visiblement moins sévères que prévu. Il y a aujourd’hui trop de pétrole sur le marché (l’offre est supérieure à la demande). Les rumeurs vont bon train. Certains n’hésitent pas à miser sur une dissolution de l’Opep (l’association des pays producteurs) au profit d’un rapprochement entre la Russie et l’Arabie saoudite pour mieux contrôler et verrouiller le marché face aux Etats-Unis qui sont devenus, avec le pétrole de schiste, le premier producteur mondial d'or noir.

L’instabilité de la situation géopolitique va maintenir pendant un bon bout de temps encore la volatilité du marché pétrolier. Entre les facteurs géopolitiques, techniques, technologiques et financiers, les incertitudes sur l’évolution des prix du pétrole n’ont probablement jamais été aussi importantes. Qui dit volatilité, dit prix à la pompe à la baisse si les cours du brut baissent, mais remontée rapide si la tendance s’inverse. Est devin celui qui arrive à prévoir une quelconque évolution à moyen ou long termes. Cela relève plus de boule de cristal.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.