Le brief éco. Pas d'accord sur le nom du président de la Commission... Ni sur le budget de la zone euro
Sur le principe, pourtant, les chefs d'États doivent finaliser vendredi 21 juin les grandes lignes de ce futur budget de la zone euro.
Il n'y a pas que sur les nominations officielles que l'Europe patine... C'est également le cas sur un sujet plus technique, mais lourd de conséquence pour l'avenir : le budget de la zone euro.
Il faut rappeler que l'enjeu, c'est renforcer la zone euro. La crise financière, puis les épisodes de la crise grecque ont jeté une lumière crue sur ses limites : la zone euro, c'est une monnaie commune pour 19 pays, mais sans politique économique commune, sans moyens propres, car sans budget.
La France milite pour réformer la zone euro
Face aux nouvelles menaces, face à la guerre commerciale entre la Chine et les États Unis, et pour faire face à d'éventuelles nouvelles crises, la France pousse depuis des mois pour une réforme de la zone euro.
C'était même l'une des priorités affichées par Emmanuel Macron pendant sa campagne. Son projet était extrêmement ambitieux. D'abord, créer un vrai budget de la zone euro (qui se compterait en centaines de milliards), afin de pouvoir résister aux crises quand elles se présentent, et investir pour l'avenir en phase de croissance, notamment dans la transition écologique. Ensuite, piloter ce budget avec un ministre des Finances de la zone euro chargé de conduire la politique économique.
Un projet audacieux, donc, censé réduire les écarts entre les économies les plus performantes et les autres, entre les pays du Nord et ceux du Sud. Un projet qui supposait également un minimum d'harmonisation de la fiscalité et des règles sociales.
Un résultat très mitigé
Un cadre de principe a bien été créé, mais l'ambition d'Emmanuel Macron de créer une zone euro plus unifiée s'est clairement heurtée aux fractures qui la mine depuis des années. Celles, justement, entre pays du Nord et du Sud, puisque l'Allemagne, les Pays-Bas, et les pays scandinaves se sont opposés à ce projet au nom de la rigueur budgétaire.
Pas de ministre des Finances de la zone euro, pas de budget autonome, pas d'harmonisation, ni sociale, ni fiscale, mais une simple enveloppe attribuée par l'Union Européenne. Une enveloppe étriquée, de l'ordre de 17 milliards sur sept ans, soit 2 milliards et demi par an pour les 19 pays qui partagent la monnaie unique.
D'ailleurs, formellement, il ne s'agit pas d'un budget, mais d'un instrument budgétaire pour la convergence et la compétitivité. Symbole d'une zone euro, toujours incapable de surmonter ses clivages. Symbole aussi d'un moteur franco-allemand qui toussote de plus en plus.
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