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Le brief éco. Paris et Berlin lancent l'avion de combat du futur, successeur du Rafale

La France et l’Allemagne ont officiellement lancé, mercredi 6 février, le système de combat aérien du futur. Destiné à remplacer le Mirage 2000 puis le Rafale, ce programme, baptisé SCAF, lance l'étude d'un avion furtif, comme le F-117 américain. 

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le futur avion de combat nouvelle génération sera furtif, comme le F117 américain dont les formes lui permettent d'échapper aux radars (ici un F-117 Nighthawk, en 1999). (USAF / US AIR FORCE)

Ce projet avait été largement appuyé en janvier 2017 par le président de la République, Emmanuel Macron, et la chancelière allemande, Angela Merkel. Depuis, les équipes n’ont pas chômé et, ce mercredi 6 février, la ministre française des Armées, Florence Parly, accompagnée de son homologue allemande, Ursula Von der Leyen, ont lancé officiellement le premier acte du programme SCAF, Système de Combat Aérien du Futur, dans une usine du groupe Safran à Gennevilliers, en région parisienne.

Après deux années de discussions entre la France et l'Allemagne, un contrat de 65 millions d’euros va être notifié au géant de l'aéronautique, Dassault Aviation et au groupe industriel européen, Airbus, pour définir le concept. C’est la France, via Dassault, qui aura le commandement de la structuration industrielle du système. Un projet de prototype devrait être lancé dès cet été. Trois milliards d’euros sont prévus pour le développement des démonstrateurs d'ici 2025. L'avion devrait entrer en service à l'horizon 2040.

Avion furtif et hyper-connecté

Ce nouvel avion de combat sera furtif, comme le F117 américain de Lockheed-Martin dont les formes lui permettent d'échapper aux radars. Il sera doté de drones d’accompagnement chargés d’aller au contact direct des défenses aériennes ennemies. Il s’agira d’un avion hyper-connecté avec les missiles de croisière, les systèmes de commande de contrôle au sol, etc.

Comme pour un avion, le moteur est essentiel pour la propulsion mais aussi la souveraineté du projet. Le groupe français Safran travaillera main dans la main avec le motoriste allemand MTU mais chacun dans sa spécialité. C'est un gros défi technologique et d’innovation pour Safran qui va devoir trouver des matériaux capables de résister à des températures de plus de 2 000 degrés pour des poussées de plus de neuf tonnes. Le gouvernement français va débloquer entre 100 et 120 millions d’euros pour ce programme d’études de Safran. 

Projet d’envergure européenne  

Paris et Berlin insistent sur le fait que la porte reste ouverte à d’autres partenaires européens. Mais le commandement français, la conduite du projet, ne sera pas remis en question. On sait, par exemple, que l’Espagne est pressentie pour signer un accord de rapprochement lors du salon aéronautique international qui se tiendra en juin prochain au Bourget. Malgré le Brexit, le Royaume-Uni fait lui aussi figure de partenaire potentiel.  

Evidemment, il y a encore beaucoup de chemin à parcourir mais ce qui devrait vraiment fédérer cette fois-ci autour du projet c’est que l’Allemagne a décidé d’exclure les F-35 américains, fabriqués par Loockheed Martin pour remplacer sa flotte d'avions de chasse Tornado. C’est un geste fort, logique, dira-t-on, pour un fervent européen, qui contribuera peut-être à rassurer les milieux de la Défense française qui avaient plus ou moins apprécié la réintégration de la France dans le commandement intégré de l'Otan au milieu des années 2000. 

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