Le brief éco. Mieux utiliser l’épargne des français en faveur de l’environnement : 25 économistes s’engagent
Dans une tribune publiée mardi, consultable sur franceinfo.fr, 25 économistes demandent que l’épargne des français serve à financer la transition écologique et sociale plutôt que les énergies fossiles.
25 économistes demandent dans une tribune publiée sur franceinfo.fr que l’épargne des français serve à financer la transition écologique et sociale plutôt que les énergies fossiles.
Cette tribune signée par des économistes ouvertement de sensibilité de gauche (Dominique Plihon du mouvement Attac, Jacques Généreux, ou Aurélie Trouvé d’Agro-Paritech), est publiée à la veille de l’examen d’une proposition de loi par la Commission des finances de l’Assemblée nationale. Baptisée Transparence sur l’utilisation de l’épargne populaire en matière énergétique, cette proposition de loi est co-signée par des députés France insoumise, communistes, socialistes et des dissidents de La République en marche. Ils militent pour que les sommes versées par les épargnants sur les livrets gérés par la Caisse des Dépôts et Consignations ne puissent pas être utilisées pour financer l’exploration et l’exploitation d’hydrocarbures et de charbon. Il s’agit des livrets défiscalisés comme le Livret A ou le Livret de Développement Durable et Solidaire (ex Codevi).
Peu d’efforts depuis la COP21
Les économistes signataires prennent pour référence la COP21, la conférence sur le climat qui s’est tenue à Paris en 2015. Ils renvoient à des calculs menés par plusieurs ONG. Ces organisations non gouvernementales démontrent que, depuis la COP21, sur dix euros de financement accordés par les banques aux énergies, sept euros vont aux énergies fossiles contre deux ou trois seulement aux renouvelables. Les signataires du texte dénoncent l’absence de transparence sur l’utilisation des fonds collectés auprès des épargnants, et invoquent une publicité mensongère de la part des banques sur les termes "durable et solidaire". Ils n’hésitent pas à citer le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, qui avait lui-même déclaré à la fin de l’année dernière qu’il y avait probablement "tromperie" en la matière.
Contenu de la proposition de loi
Le texte veut imposer aux banques françaises de soumettre à Bercy, et au Parlement, un rapport trimestriel et détaillé de leurs concours financiers en faveur des énergies renouvelables à partir de l’épargne collectée. Il réclame également un rapport public des banques françaises, pays par pays, de l’ensemble des financements d’entreprises qui explorent et exploitent notamment le charbon. Enfin, il insiste sur le nécessaire désinvestissement des productions carbonées en faveur des sources bas carbone.
Adoption peu probable
Il faut savoir que les banques, assureurs, entreprises, sont déjà contraints : sur pression d’un nombre toujours plus importants d'actionnaires – notamment des pays du Nord –, les investisseurs internationaux exigent des rapports précis de la part des sociétés dans lesquelles ils investissent. Et la sanction est immédiate. Les fonds se détournent des entreprises qui ne sont pas assez transparentes ou engagées. Donc, le texte a le mérite de maintenir cette pression, ne pas baisser la garde sur un sujet sensible. De là à ce que la proposition de loi soit adoptée par les députés le jeudi 7 mars, date prévue du vote. rien n’est moins sûr.
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