Le brief éco. Mesures Macron : où trouver l'argent ?
Le président de la République, Emmanuel Macron, a présenté lundi plusieurs mesures phares pour tenter de calmer la colère des "Gilets jaunes". Reste à connaître le financement global.
Le président de la République, Emmanuel Macron, a présenté lundi 10 décembre 2018 trois mesures phares pour tenter de calmer la colère des "Gilets jaunes" : l'exemption de la hausse de la CSG pour les retraités dont les pensions sont inférieures à 2 000 euros par mois ; désocialisation et défiscalisation des heures supplémentaires et, mesure qui marque le plus : l'augmentation de 100 euros des salaires au niveau du Smic. Ce qui n'est pas une revalorisation à proprement parler mais l'addition de hausses qui étaient prévues sur la durée du quinquennat. Le chef de l’Etat accélère la cadence pour mettre le paquet dès le 1er janvier prochain. Mais le financement général de cette mesure reste la grande inconnue. Pour ce qui est du financement des autres mesures : les heures supplémentaires défiscalisées (non imposables) généreront trois milliards et demi d'euros de rentrées fiscales en moins ; la prime exceptionnelle de fin d’année (facultative pour l’employeur) entre 200 et 500 millions d’euros. Ajouter à cela les quatre milliards dus à la suppression des taxes sur les carburants. En résumé : l’impact budgétaire pour 2019 sera, au bas mot, d’environ 10 milliards d’euros.
Où trouver l’argent ?
Le président de la République a annoncé hier des dépenses supplémentaires mais pas d’économies sur le train de vie de l’Etat. Autrement dit : pas de réduction de la dépense publique. Dans un premier temps, pour 2019, l’Etat va utiliser les réserves budgétaires. Quand le Parlement vote des budgets par ministère, Bercy ne débloque pas tout. Il y a des réserves par ministère. L’Etat va donc aller y puiser et pourrait ainsi récupérer jusqu’à deux milliards d’euros. Mais il y a un point dont personne ne parle pour l'instant : le coût caché du mouvement des gilets jaunes. Pour l’instant, depuis le dé but du mouvement, le coût pour l’Etat en perte de TVA et de cotisations sociales due à la baisse de l’activité est estimée à, au moins, un milliard d’euros. Si le mouvement se poursuit, la perte va s’amplifier.
Les réponses
Selon toute vraisemblance, le budget 2019, tel qu’il a été construit, ne tient plus. Idem pour les 3% de déficit par rapport au PIB (la richesse nationale produite). L’objectif est difficilement tenable. Emmanuel Macron obtiendra-t-il de Bruxelles une dérogation pour dépasser la barre ? Le président français sera-t-il le président qui obtiendra de Bruxelles la fin de ce fameux carcan des 3% au nom de l’intérêt général ? L'idée est déjà dans les tuyaux mais le président français porterait alors le flambeau et en tirerait un bénéfice, un crédit, évident dans l’opinion publique… pas uniquement en France.
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