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Le brief éco. Marché de l’armement : un flou sur le montant des exportations 2016

La Direction générale de l’armement a publié lundi son classement des industriels qui bénéficient des commandes publiques. Thales arrive en tête des achats. La France signe aussi un nouveau record des exportations d'armements, même si les chiffres sont plus flous. 

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un avion Rafale français vendu à l'Inde en 2016, ici photographié en février 2017. (MANJUNATH KIRAN / AFP)

Le marché de la défense est un secteur sensible à bien des égards. La Direction générale de l’armement (DGA) a publié, lundi 6 mars, le classement des industriels qui bénéficient des commandes publiques. Pas de surprise, on retrouve les grands classiques français, mais les chiffres des exportations sont plus flous.

10 milliards d'euros d'achats d'armement  

Les chiffres valent ce qu’ils valent, surtout dans un secteur aussi sensible que celui des ventes d’armes. Mais c’est une filière économique à part entière, avec ses 170 000 emplois directs et indirects aujourd’hui, probablement 200 000 en 2018.

Le bilan des industriels qui bénéficient de la manne publique est sans surprise. Sur les quelque 10 milliards d’achats d’armement par l’Etat français, Thales arrive en tête avec 1,5 milliard, suivi du CEA (Commissariat à l’énergie atomique), DCNS, Airbus, Dassault et Safran.

Une nouvelle année de records d'exportations

Les chiffres des exportations ne sont pas encore arrêtés. L'an dernier, il y a eu la vente de 36 avions Rafale à l'Inde. Récemment, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, parlait de quelque 20 milliards d’euros d’exportations au total en 2016. Mais la DGA (vraie gardienne du temple comptable en la matière) reste pour l'instant muette. On serait plutôt aux alentours de 14 milliards d’euros d’exports.

La différence s’explique par la prise en compte, ou non, de la vente des douze sous-marins par DCNS à l’Australie. Pas encore effective, elle est intégrée par Jean-Yves Le Drian dans les comptes 2016 mais le directeur général de l’Armement préfère attendre, car le contrat est toujours en négociation. Pour l'instant, la France n'a reçu que 300 millions d'euros d'acompte.

Quoi qu'il en soit, on s'oriente vers une nouvelle année record. Il y a la qualité de nos matériels et l’excellence de nos forces de ventes : les commerciaux et nos dirigeants politiques. De l'avis de beaucoup d’industriels, l’actuel ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, serait, de loin, le meilleur et le plus efficace VRP de la dernière décennie.

La fin de l'ère Le Drian

Avant de quitter son ministère, Jean-Yves Le Drian pourrait marquer un coup avec la relance de la fabrication de munitions made in France pour les petits calibres. L’année dernière, le ministre de la Défense avait invoqué, sans en dire plus, la question de la souveraineté française en période de forte tension sécuritaire, sur le plan national et international.

Ces petites munitions sont aujourd’hui importées, notamment d’Australie. Pourquoi ne pas les relocaliser en France ? Et pourquoi pas dans le Finistère, la patrie de Jean-Yves Le Drian, où est déjà implantée l’entreprise NobelSport spécialisée dans la fabrication de poudre de chasse et de tir sportif ?

Ce serait le signe d'un nouvel investissement sur le petit calibre après l’arrêt de la fabrication du Famas – fusil d’assaut de la Manufacture d’armes de Saint-Etienne – au profit d’un fusil allemand.

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