Le brief éco. Les taux d'intérêts en hausse, les emprunts aussi
Alors que les taux d'intérêts remontent, le nombre d'emprunts augmente lui aussi. Un phénomène rare sur le marché du crédit.
Un paradoxe anime le marché du crédit depuis le début de l’année 2017. Les taux d’intérêts remontent et, en parallèle, le nombre d’emprunts accordé progresse lui aussi. Du jamais vu depuis longtemps.
Il suffit de regarder les chiffres que vient de publier la Banque de France. En janvier, 37 milliards d’euros de crédits ont été accordés aux particuliers, contre 33 milliards en décembre 2016. Le nombre de crédits à l’habitat délivrés a progressé de 4,8% et les crédits à la consommation de 6%.
Les taux augmentent, les prix de l'immobilier restent accessibles
Que se passe-t-il au royaume du crédit ? Les taux remontent mais sont encore supportables pour qui veut, et peut, emprunter pour un projet immobilier. Les prix de l'immobilier remontent eux-aussi. Certains en profitent donc pour investir avant que les prix ne deviennent prohibitifs.
En février, toutes durées confondues et en moyenne, les taux ont augmenté de 0,10%, pour passer de 1,38% à 1,49% hors assurance, selon l’institut CSA. Ce qui représente environ 10 euros de plus par mensualité de remboursement sur un emprunt de 200 000 euros sur 20 ans.
Enfin, les banques jouent le jeu. Elles accordent encore des réductions lors de la souscription d’un emprunt. Les établissements financiers profitent de la saison pour capter la meilleure clientèle et tenir ainsi leurs objectifs commerciaux de fin de trimestre. Les soldes bancaires, en quelque sorte.
La tendance pourrait se confirmer jusqu'aux prochaines échéances électorales
À quel coût et pour combien de temps encore ? Les taux atteignent 1,45 à 1,50% sur 15 ans ; 1,6 à 1,7% sur 20 ans et 1,8 à 1,9% sur 25 ans. Selon les experts, ces niveaux devraient se maintenir, au moins jusqu’à l’élection présidentielle en France. Très attentifs aux échéances politiques, les marchés semblent moins nerveux qu’il y a quelques semaines.
Un signe : le taux d’intérêt à 10 ans, auquel l’Etat emprunte pour rembourser sa propre dette (l’OAT : obligations assimilables du trésor), vient de repasser sous la barre de 1%. C’est bon pour le remboursement de la dette de la France, et pour ceux qui peuvent encore se permettre de prendre un crédit pour investir dans un appartement ou une maison. Proportionnellement, les maisons sont moins chères que les appartements aujourd'hui en France.
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