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Le brief éco. Les professionnels de l'immobilier craignent une crise du logement neuf

Le marché du logement neuf va-t-il résister à la crise du coronavirus ? Les professionnels lancent un cri d’alarme. Quant aux ménages, ils pourraient voir les conditions de crédit limitées sur le long terme 

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Construction d'un batîment à La Rochelle en avril 2020. Photo d'illustration. (JULIEN FLEURY / FRANCE-BLEU LA ROCHELLE)

Il y a en France une institution baptisée Haut Conseil de stabilité financière dont le rôle est de veiller et prévenir les risques liés au secteur bancaire. Cet organisme vient de se réunir et a décidé de maintenir la pression sur le crédit immobilier. En pleine crise du coronavirus, le Haut Conseil estime qu’il est nécessaire de veiller scrupuleusement au taux d’endettement des ménages et ce faisant, de limiter les prêts trop longs.

Réunis jeudi 17 septembre, les huit représentants de ce Haut Conseil, dont le président de la Banque de France et le ministre de l'Économie, ont renouvelé leur recommandation faite aux grandes banques commerciales de ne pas accorder aux ménages des prêts supérieurs à 25 ans et de ne pas accepter de dossiers dont les remboursements représentent plus du tiers du revenu disponible des foyers concernés. Ils expliquent qu'accepter le surendettement des ménages serait une pure folie et risquerait d’ajouter une crise à la crise.

Des professionnels inquiets

La présidente de la Fédération des promoteurs immobiliers, Alexandra François-Cuxac, n'hésite d'ailleurs pas à utiliser des termes forts sur cette question : "une crise du logement commence à s’installer… la catastrophe est devant nous". Le deuxième trimestre a été marqué par le confinement et entre avril et juin les réservations de logements ont chuté de près de 40% par rapport à la même période de l’an dernier. Les mises en ventes ont plongé de 54%, un véritable effondrement.

Le secteur n’est pas non plus rassuré face aux autorisations de permis de construire qui peinent à reprendre depuis la fin du confinement. Une situation jamais vue qui, sans mobilisation publique prolongée au-delà du plan de relance, pourrait laisser des traces alors que la politique du logement apparaît, avec la mobilité, comme l’un des moyens de lutter contre la précarité et le chômage de masse.

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