Le brief éco. Les marchés vont-ils voter Emmanuel Macron contre François Fillon ?
Les investisseurs suivent de près l'élection présidentielle en France. L'annonce du ralliement de François Bayrou à Emmanuel Macron a fait bondir le CAC 40. Les investisseurs sont-ils pour Macron ou pour Fillon ?
La perspective de l’élection présidentielle continue d’animer les marchés financiers et monétaires. Après l’annonce du ralliement du centriste François Bayrou à Emmanuel Macron, mercredi 22 février, la Bourse de Paris est repartie dans le vert et l’impact s’est ressenti jusque sur les taux d’intérêt. Est-ce un mouvement passager ou une tendance de fond ?
Un effet immédiat de l'alliance
Jamais une élection présidentielle n’aura suscité autant d’intérêt chez les investisseurs. Dès l’annonce de l'alliance entre François Bayrou et Emmanuel Macron, les valeurs du CAC 40 ont effacé leurs pertes du jour, mais le plus marquant a été l’effet sur les taux d’intérêt. Le taux auquel la France emprunte à dix ans pour rembourser sa dette est passé de 1,1 à 1 %. Le "spread", soit l’écart entre les taux français et allemand qui ne cessait de se creuser en faveur de l’Allemagne, a profité de l’annonce du président du MoDem. Aussitôt, l’écart de taux entre Paris et Berlin est tombé de 82 à 74 points de base, soit huit points en faveur de la France qui, du coup, s'est subitement mise à rembourser sa dette moins chère.
Nouvelle donne à l'élection présidentielle
Le ralliement de François Bayrou à Emmanuel Macron donne clairement une nouvelle tournure à la campagne électorale. D’autant que le rapprochement est intervenu quelques heures après le soutien de l’écologiste François de Rugy. Deux ralliements en une journée vers un des candidats favoris contribuent à clarifier un peu l’offre politique, mais surtout, les faits renforcent l’idée selon laquelle un front est en train de monter afin de faire face à l'effet Marine Le Pen, dès le premier tour de la présidentielle. Autrement dit, les marchés se rassurent.
La géopolitique dans les salles de marché
Les fonds étrangers détiennent aujourd'hui près de la moitié du capital des entreprises du CAC 40. Aux yeux des opérateurs financiers apatrides, Emmanuel Macron représente clairement une alternative progressiste face au conservatisme de François Fillon. Il y a fort à parier, par exemple, que les marchés n’apprécient guère les positions du candidat Fillon sur la Russie. Désormais, même dans les scrutins nationaux, la géopolitique prend une place prépondérante à l'heure de la mondialisation de l’économie.
Il reste à savoir qui de Macron ou Fillon serait mieux à même de battre Marine Le Pen au second tour, si de telles configurations se présentaient. Les investisseurs votent dans les salles de marchés mais les vrais électeurs, ceux qui mettent le bulletin dans l’urne, demeurent quand même les citoyens.
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