Le brief éco. Les jeunes entreprises françaises n’ont pas peur du Brexit
La secrétaire d'Etat à l’Economie numérique, Axelle Lemaire, était à Londres lundi 21 novembre pour inaugurer le premier incubateur francophone dans la capitale britannique. Une structure destinée à faciliter l’installation de start-ups françaises malgré le Brexit.
La perspective de sortie du Royaume-Uni de l’Europe fait germer bien des idées. On sait les jeunes entrepreneurs français très inspirés, capables de saisir toutes les occasions pour faire du business.
En France, une PME vient de lancer une plate-forme en anglais – Legalstart – pour aider les entreprises dans leurs démarches juridiques pour s’installer en France dans la foulée du Brexit. La structure inaugurée à Londres fait la démarche inverse.
Qu’est-ce que cet incubateur ?
On doit l'iinitiative de Legalstart à French Square, le réseau d’entrepreneurs francophones installés à Londres. Le French Square Incubator est situé dans le quartier d’Holborn, à Westminster. C’est à peu près l’équivalent de ce qu’en France on appelle une "pépinière d’entreprise" : une structure d’accueil pour les jeunes sociétés pour leur proposer bureaux, services d’accompagnement et de conseils, mise en relation, etc… Plusieurs start-up y sont déjà installées et les demandes vont bon train.
L'intérêt est réel, malgré la perspective d’une sortie du Royaume-Uni de l’Europe et toutes ses conséquences. Cela peut paraître paradoxal à l’heure où la Première ministre britannique, Teresa May, fait tout son possible pour retenir les entreprises anglaises sur leur propre sol.
Le peu d’inquiétude des jeunes pousses françaises face au Brexit s’explique très simplement :
1. Ce sont des structures naissantes. Elles n’ont rien à perdre à tenter l’aventure dans un pays pourtant présenté comme risqué. Le propre du jeune entrepreneur est de ne pas avoir peur du risque. Sans risque, pas d’initiative.
2. Par définition, ces jeunes pousses sont très mobiles. Elles ne nécessitent pas de lourds investissements immobiliers.
3. S’installer à Londres, c’est s’ouvrir une porte vers le très vaste monde anglo-saxon facilitant l’initiative et le financement.
Une bonne publicité pour le Royaume-Uni
Ce sont autant de signaux qui prouvent que Londres peut rester une capitale attractive malgré le Brexit. et la GB un pays du "business as usual" au sens littéral du terme : les affaires comme d’habitude.
Teresa May aura certainement plus de mal à retenir des géants de la finance que d’attirer les jeunes entrepreneurs qui ont soif d’aventure. D’où sa politique pro-innovation avec notamment un taux d’imposition sur les sociétés ramené au niveau le plus bas de tous les pays riches (environ 11%).
Une cure de jouvence pour la Perfide Albion que nos candidats à la présidentielle 2017 devraient, peut-être, regarder d'un peu plus près pour que la France retienne ses jeunes entrepreneurs.
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