Le brief éco. Les Emirats arabes unis prennent d’assaut le CAC 40
Le fonds souverain d'Avou Dhabi va investir un milliard d'euros dans un fonds d'investissement piloté par bpiFrance
Les Emirats arabes unis vont investir un milliard d’euros dans de grandes entreprises françaises cotées en bourse, via un fond d'investissement. L’accord vient d’être signé à Abou Dhabi en présence du ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, et du patron de bpiFrance.
bpiFrance est l’ex-banque publique d’investissement, créée par François Hollande président de la République, sur la base d’une première initiative lancée par Nicolas Sarkozy en 2009 en plein cœur de la crise financière. Ce milliard d’euros va être versé par le fonds d'investissement émirati Mubadala dans un autre fonds, français celui-ci, baptisé "Lac d’argent".
Stabiliser les fleurons français
"Lac d’argent" : on imagine une longue étendue de dollars ou d’euros. La vocation de ce fonds d’investissement qui, à terme, doit être doté de dix milliards d’euros, est de garantir un actionnariat stable et de long terme aux entreprises françaises aujourd’hui sous-capitalisées, dont le capital peut apparaître fragile. L’objectif est de les accompagner dans les grandes transitions technologiques et environnementales.
Il s’agit aussi de protéger nos fleurons, dont certains présents au CAC 40, de tentatives de rachats hostiles par des entreprises étrangères prédatrices. C’est ce que fait déjà bpiFrance avec une quinzaine de milliards d’euros en caisse, mais ce n’était plus suffisant. D’où cet appel à de nouveaux fonds.
Risque de polémique
Des fonds financiers en provenance des pays du Golfe, cela risque de soulever la polémique. Certains diront : après les "nouvelles routes de la soie", le Lac d’argent. Sous-entendu : après l’offensive commerciale de la Chine, les Emirats arabes à la conquête du monde avec leurs pétrodollars. Et puis, après les Emirats arabes unis, pourquoi pas, un jour ou l'autre, l’argent de la controversée Arabie saoudite ? En réalité, l’affaire est bien verrouillée : le fonds Lac d’argent est alimenté par d’autres investisseurs dont des assureurs français ; et puis bpiFrance, bras financier de l’État, investira ce qui est nécessaire pour être présent au capital des entreprises concernées et veiller au grain.
Près de la moitié des entreprises du CAC 40 est déjà détenue par des investisseurs étrangers, dont on ignore généralement l'identité car ils sont cachés dans une myriade de structures d'investissements. Piloter et suivre l'argent frais investi chez nous, comme veut le faire bpiFrance, semble plutôt logique.
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